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Quelles réflexions à propos de la PMA pour toutes

mardi 7 août 2018, par Jean-Louis ERNIS

La lecture du texte de M Etienne Tarride me conduit à quelques réflexions que je porte à votre connaissance. Celles-ci mériteraient cependant un traitement détaillé.Peut-être pour plus tard ?

Le combat féministe, de Olympe de Gouges à mai 68, a connu ses premiers succès avec la pilule contraceptive et l’IVG,
après le vote des femmes.

Qui peut se plaindre de cette évolution ?

Ayant vécu toute mon enfance dans la France profonde, je me souviens de cette période où des (je ne dis pas les) vieux paysans abusaient des petites bonnes, que l’on appelait des « bonniches » Quand l’une d’entre elles se trouvait enceinte, on faisait appel à une « faiseuse d’anges » et le tour était joué ! Si l’enfant naissait, pour éviter le scandale, il y avait bien une institution catholique pour accueillir le nouveau-né. Un recrutement au berceau, en quelque sorte !

Qu’il soit mis fin à ces ignominies était une urgence.

Mais la suite est semée d’ambiguïté, de facilité et d’extrémité.

Sur l’égalité salariale, par exemple, la situation est controversée.

Il n’est pas question de nier le fait de l’inégalité, elle est flagrante.

Mais alors pourquoi ?

Il n’y a pas de Code du Travail hommes et de Code du Travail femmes, il n’y a pas de conventions collectives hommes et de conventions collectives femmes, il n’y a pas de Statut Général de la Fonction Publique hommes et de Statut Général de la Fonction Publique femmes.

De ce fait, il y a inégalité salariale parce que les salariés (es) acceptent et souvent revendiquent le salaire au mérite, principe qui a vu un essor avec l’arrivée des 35 H.

Dans le privé, la solution réside dans l’évaluation des postes et l’attribution de coefficients correspondants à un salaire.

Il suffit ensuite de comparer les bulletins de salaire. C’est un réflexe solidaire qui s’oppose à l’actuel individualisme ambiant dont le capital fait ses choux gras.

Dans le public, c’est encore plus simple.

En fait, les tenants du capital ont compris que pour bloquer le développement social il fallait « inviter » le peuple à se diriger vers le sociétal.

Le quinquennat de Sarkozy a été de cette veine, même si son appât n’était pas sociétal.

Son discours sur l’identité nationale a détourné les esprits du mieux être social. Dans le même temps, il tentait d’attirer dans son épuisette électorale les égarés de l’extrême droite.

De son côté, François Hollande n’a pas hésité, avec le mariage pour tous, il a complètement déstabilisé la société.

Accorder des droits sociaux et fiscaux aux couples de même sexe restait dans le domaine du possible, mais parler mariage induit la notion de famille, de père, de mère.

Que l’on ne nous accuse pas de « cathos refoulés »

On peut être athée et attaché à la famille parce que la famille c’est la première cellule humaine qui place l’individu face aux aléas de la vie dont l’obligation du partage sous toutes ses formes.

Or, la généralisation de la PMA et la sous-jacente GPA mettent fin à cette école de la vie qui conduit vers la vie de la cité.

Savoir d’où on vient pour savoir où on va n’est pas une phrase creuse. Un arbre sans racine, ça n’existe pas.

La stabilisation d’une société passe par ces strates.

Récemment, sur une radio, qualifiée de service public, une militante s’exprimait ainsi avec satisfaction « maintenant qu’une femme peut mettre au monde sans la présence d’homme »

Le capital a bien compris ce nouvel état d’esprit.

Avec la PMA généralisée et la GPA s’ouvre, à terme, un formidable marché.

Parallèlement à cette affaire, il se pourrait que les tenants du capital aient un autre objectif.

La lutte de classes, version opposition du capital au travail, expire lentement mais assurément.

Le système de production subit, depuis quelques années, une évolution à laquelle il n’a jamais été confronté. Les besoins en main-d’œuvre se raréfient au profit de la robotisation et de l’intelligence artificielle.

Pour les tenants du capital, il est urgent d’occuper les masses devenues oisives de par le système qui se met en place et donc d’inventer une lutte de classes d’un autre type.

Pour ce faire, le but est d’éreinter la lutte de classes de Marx et au passage les Droits de l’Homme au sens des Droits de l’Humain pour y substituer une sorte de lutte des sexes.

Et si c’était cela le nouveau monde ?

C’est un défi que les masses doivent rapidement prendre en compte et s’organiser en conséquence sinon elles seront laminées comme elles ne l’ont jamais été.