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Comment les escrocs de l’islamophobie sabotent la lutte contre le racisme

lundi 11 novembre 2019, par Denis COLLIN

Il est absolument nécessaire de s’attaquer à toutes les formes de discrimination raciste. Cela ne souffre pas de discussion. Mais la critique voire la haine à l’endroit d’une religion, en l’occurrence l’islam, ne peut être une « discrimination raciste » puisque les musulmans ne forment ni une race, ni un peuple, ni une ethnie. Un musulman pakistanais, un musulman tchétchène ou bosniaque n’a pas grand-chose à voir avec un musulman marocain. Sinon une croyance plus ou moins commune. Le racisme consiste à discriminer les humains pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils croient ou font. Mépriser les escrocs n’est pas faire du racisme anti-escrocs, de « l’escrocophobie » ! On peut détester les catholiques en raison des actes de l’Église catholique, de l’inquisition à la couverture des curés pédophiles. On n’est pas devenu pour autant un raciste antichrétien, un « cathophobe » ! On rétorquera que le judaïsme est une religion et que l’antisémitisme ne serait donc pas un racisme ! C’est absurde car les Juifs, historiquement, ne sont jamais attaqués en raison de leur religion, mais en raison de leur appartenance à un peuple, lié par des coutumes et liens familiaux étroits, par une culture (dans le cas du « Yiddishland », par exemple), bref une « communauté de vie et de destin (ce qui définit, selon Otto Bauer, une nation). En outre les Juifs constituent une très faible minorité de l’humanité. Depuis 3000 ans, ils n’ont jamais envahi personne, n’ont jamais fait de razzias pour piller les biens et trafiquer des esclaves et donc toute comparaison entre le judaïsme et l’islam est hors de propos – sauf pour faire remarquer leur grande proximité idéologique religieuse, la sharia étant en gros un copier/coller de la loi mosaïque… Ce dernier point, d’ailleurs, pourrait être creusé, certains auteurs soutenant que l’islam est à l’origine une hérésie du judaïsme christianisé fortement présent en Arabie.

Cependant, il existe bel et bien un racisme qui vise les humains pour ce qu’ils sont. Bien qu’en net recul, ce racisme existe toujours dans notre pays. Par exemple, le racisme vise les Noirs parce que la couleur de leur peau est tenue comme une marque de leur être. Une Africaine que je connais bien et ses enfants métis ont eu à subir le racisme, les vexations, même à l’école et même de la part de certains professeurs. Et pourtant, elle est chrétienne et ses enfants n’ont pas plus de religion que ça… Un Noir du Sénégal, musulman, ne sera ni plus ni moins discriminé qu’un Noir chrétien du Congo. Et un Libanais chrétien sera éventuellement considéré comme un « bougnoul » comme les autres, indépendamment du fait qu’il ne soit pas musulman. C’est aussi le racisme qui vise les Juifs et conduit bien des familles à déménager pour que leurs enfants ne sont pas stigmatisés parce que « Feujs ».

La première accusation, donc, que l’on peut lancer aux promoteurs de l’escroquerie de « l’islamophobie »[1], qui identifient race et religion, c’est qu’ils pervertissent la lutte antiraciste et apportent de l’eau au moulin des racistes « canal historique ».

En second lieu, le prétendu antiracisme des escrocs de l’islamophobie ne vise pas des authentiques agressions contre les musulmans, celles dont le ministère d’intérieur nous indique qu’elles sont au plus bas, alors qu’explosent les agressions antisémites – agressions dont une bonne partie vient de ces soi-disant discriminés par l’islamophobie. Ce que les escrocs de l’islamophobie désignent sous ce terme d’islamophobie, ce sont, d’une part, les réactions aux provocations qu’ils organisent - pensons à l’affaire du burkini – et d’autre part la critique de l’islam – comme dans la fameuse affaire des caricatures de Mahomet. Autrement dit, ils veulent, premièrement abolir les lois républicaines qui règlementent les lieux publics ainsi que la loi de 2004 sur les signes ostentatoires à l’école qui n’est, elle-même, que la reprise d’une circulaire de Jean Zay datant de 1936. Les fameuses « mamans voilées » ne sont que les agents (conscients ou non) de ces provocations pour réintroduire le voile à l’école. D’autre part, ils veulent que soient criminalisées toutes les pensées hostiles à l’islam. Ils n’ont rien contre les caricatures montrant le pape en train de sodomiser une bonne sœur (ils sont donc tolérants) mais n’acceptent pas la plus petite blague sur le prophète et le soi-disant Allah…

Le fond de l’affaire va donc au-delà simplement de la question laïque et des règles de cohabitation entre conceptions du bien dans une société pluraliste, pour parler à la manière de Rawls. Ce qui est en cause, c’est tout simplement la liberté de penser. Bref si on suit ces gens, ils vont finir par brûler derechef le Traité théologico-politique de Spinoza (heureusement, ils ignorent sans doute jusqu’à son existence).

On le voit, toute cette prétendue lutte contre l’islamophobie n’a aucun rapport avec le racisme et la lutte antiraciste. C’est une opération politique de prise de contrôle des habitants musulmans – ou réputés musulmans – de ce pays par une organisation politique internationale, les Frères musulmans opérant sous divers faux nez. On voit clairement se dessiner les manœuvres qui conduiront un jour ou l’autre à la réalisation du scénario du livre de Michel Houellebecq, Soumission. À moins que la résistance ne s’organise et que les intellectuels, les professeurs en premier lieu s’engagent pour la liberté de penser et que les républicains s’attachent à arracher les faux nez des Frères musulmans.