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De Londres à Paris, Djakarta et Berlin…

mardi 2 mai 2023, par Jacques COTTA

Dans la « novlangue » capitaliste, le 1er mai serait la fête du travail et non celle des travailleurs, une terminologie qui remonte à Vichy et au régime collaborationniste. Emmanuel Macron héritier de Philippe Pétain... C’est en réalité l’expression mondiale de la lutte des classes, le combat partout pour la défense des droits des ouvriers et des salariés, qu’il s’agirait de gommer. C’est l’histoire que ce révisionnisme désire falsifier.

L’histoire

Le 1er mai 1886, 350.000 travailleurs en grève paralysent un nombre important d’usines outre-Atlantique. Ils réclament la journée de travail de 8 heures. Le patronat s’y oppose. Le 3 mai, environ 10.000 ouvriers grévistes se massent devant les usines Mc Cormick à Chicago pour protester contre les briseurs de grève appuyés par une partie de la mafia. La police charge alors la foule. L’armée intervient. 6 ouvriers sont mortellement atteints. De nombreux autres sont gravement blessés. Le lendemain, la classe ouvrière américaine témoigne de sa force. Un meeting de protestation réunit près de 150.000 personnes. La ville est en état de siège. Après des affrontements violents, les manifestants finissent par obtenir gain de cause.

Le 1er mai est entré dans l’histoire

C’est avec cette histoire sociale que renoue le 1er mai cette année, avec l’organisation notamment de plus de 300 cortèges dans le pays. Il ne sert à rien de rentrer à nouveau dans une bataille de chiffres stérile. 800 000, 1 million, 1,5 millions ? Ce qui est indiscutable pour tout le monde, quel que soit le chiffre retenu, c’est le nombre extrêmement important de travailleurs qui a nouveau a foulé le pavé — pour la 13e fois en quelques mois — pour obtenir le retrait de la réforme Macron.

Cette nouvelle mobilisation que d’aucuns voulaient voir comme un simple « baroud d’honneur » indique que le problème politique posé au gouvernement demeure entier. Macron et ses ministres interdit de mouvement au son des « casserolades » ne sont pas la cible de quelques « agités » seulement. La lassitude sur laquelle comptait le pouvoir pour « passer à autre chose » n’est pas de mise. Les travailleurs sont massivement obstinés, déterminés, acharnés pour en découdre avec ce gouvernement et le régime qui s’appuie sur les institutions de la 5e république totalement anti démocratiques, permettant à un monarque de faire ce qu’il veut, comme il le veut, contre le peuple français.

Au nom de l’unité de la lutte des classes, les travailleurs français sont observés à travers le monde, ce qui donne une importance particulière au combat qui est engagé. En Indonésie, à Manille, au Pakistan, en Australie, en Inde, partout, les mobilisations ont été importantes. Plus prés, en Allemagne notamment où le plus grand syndicat des cheminots demande une augmentation de 12% minimum, soit 650 euros par mois, ou encore au Royaume-Uni, où des grèves ont eu lieu depuis l’automne contre l’inflation, la France peut faire tâche d’huile. La défaite de Macron serait celle de l’union européenne et des gouvernements qui préconisent de frapper toujours plus fort sur le travail au profit du capital, en l’occurence d’augmenter toujours plus le temps de travail et de retarder l’âge de départ à la retraite.

Trois bonnes raisons de chasser Macron

L’isolement politique du gouvernement Macron Borne minoritaire fait apparaitre un triple danger.

 > Le danger social avec une politique qui ne cache pas ses ambitions, de l’âge de départ à la retraite à la baisse des salaires, de la maltraitance des bénéficiaires de minima sociaux à la mise à mal des service publics, de la protection sociale, de l’école, la santé, etc…

 > Le danger démocratique, avec les évènements récents qui illustrent à merveille l’usage que le monarque peut faire des institutions de la 5e république contrairement à la volonté et à l’intérêt de la très grande majorité du peuple…

 > Et enfin le danger sécuritaire, avec les folles déclarations de Macron lui-même sur l’Ukraine, poussant chaque fois un peu plus dans une direction guerrière qui pourrait bien devenir cataclysmique, comme menacent en retour les dirigeants russes…

Pour préparer l’issue, pour défaire Emmanuel Macron, toutes les opportunités sont bonnes.

 > Le RIP, si RIP il y a, occasion de rassembler dans l’unité des millions de Français pour continuer à s’exprimer, d’engager une vaste bataille unitaire partout, sur les marchés, dans les entreprises, dans les quartiers pour rassembler des millions de signatures…

 > Le 8 juin avec un nouveau texte qui serait déposé par les députés du groupe LIOT à l’assemblée pour annuler celui que Macron a imposé de façon totalement anti démocratique, contre la représentation nationale, contre le peuple, contre les organisations syndicales.

Tout cela est semé d’embûches, complexifié à merveille. Pourtant la détermination populaire ne trace t’elle pas une voie claire à emprunter que le mot d’ordre repris dans les manifestations exprime en toute clarté : « Grève, blocage, Macron dégage ».

D’une façon ou d’une autre, n’est-ce pas la le moyen que les travailleurs devront mettre en oeuvre pour atteindre leur but ?

Et de toutes les façons, n’est-ce pas dans tous les cas la responsabilité des organisations ouvrières, syndicales au premier titre, de prendre les initiatives qui s’imposent dans l’unité …

Jacques Cotta
le 2 mai 2023

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