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Élections aux Amériques (suite)

lundi 12 avril 2021, par Jean-Paul DAMAGGIO

Élections aux Amériques (suite)

En Équateur les résultats du second tour de la présidentielle sont tombés rapidement et sans contestation : Guillermo Lasso 52,5 % et Andrès Arauz 47,5 %.

Il apparaît très clairement que la guerre entre les deux gauches (celle de Correa représentée par Arauz et celle de la gauche rurale) a bénéficié au banquier Lasso qui en était à sa troisième candidature.

Les partisans d’Andrès Arauz avaient fait de cette élection celle du retour marqué de la gauche au pouvoir et c’est perdu.

Au Pérou, surprise, c’est Pedro Castillo qui arrive en tête. Cet instituteur né en 1969 vient de la région de Cajamarca et représente une gauche rurale déclarée parfois radicale. Un candidat de la province contre la classe politique de Lima. Le dirigeant d’une importante grève des enseignants. Il propose de nationaliser les mines, le pétrole, le gaz et des moyens de transport. Comme au Chili il veut une nouvelle constitution et il indique qu’il n’acceptera comme salaire que celui qu’il a en tant qu’instituteur. Il a fait une campagne avec de petits moyens. Il a eu de très bons résultats dans les régions andines : Apurimac, Cajamarca, Huancavelica, Ayacucho y Puno. Son parti est Perú Libre.

La surprise ne s’arrête pas là puisque c’est Keiko Fujimori qui arrive finalement à la deuxième place, juste avant l’économiste Hernando de Soto. Deux élus du premier tour qui vont au second tour symboliser un face à face gauche/droite même si les mots gauche et droite, au Pérou encore plus qu’ailleurs ont des sens plutôt flous.

En Bolivie le second tour des élections régionales confirme (même si les résultats définitifs ne sont pas connus) l’échec du parti MAS d’Evo Morales) qui avait pourtant gagné brillamment les élections présidentielles.

Déjà au premier tour la victoire à Santa Cruz du militant d’extrême droite Luis Fernando Camacho devenu gouverneur a été un coup dur.

Aux municipales le MAS a perdu face à l’opposition de droite et du centre dans la capitale La Paz, à El Alto, et Cochabamba.

Il restait quatre régions avec second tour et au moins dans 3 sur 4, le MAS aurait perdu. Le candidat de Jallalla La Paz, Santos Quispe, fils d’une figure majeure de la lutte sociale à El Alto, Felipe Quispe dit, el Mallku, aurait gagné contre le MAS mais ce parti conserve la majorité dans l’assemblée régionale.

Bilan : là-bas comme chez nous, la reconstruction d’un projet politique émancipateur est plus que jamais à l’ordre du jour. J-P Damaggio