L’opposition du peuple français à la réforme des retraites est massive, déterminée, inébranlable et constitue l’élément clé de la situation.
Emmanuel Macron désirait faire de cette réforme le marqueur de ses deux quinquennats. Rien ne dit qu’il n’ira pas jusqu’au bout dans cette voie. Mais politiquement, il a d’ores et déjà échoué. Il ne peut cacher le véritable but recherché de la réforme pour asservir toujours plus le peuple français, briser sa résistance, tenter plus de quarante ans après de réaliser de la sorte ce que Margareth Tatcher et Ronald Reagan avaient assuré respectivement contre les mineurs britanniques et les aiguilleurs du ciel américains, affirmant que face au capitalisme, « there is no alternative ». « Ni sociale, ni économique, cette réforme est politique », voilà tout.
Le peuple français, façonné par son histoire, n’est pas n’importe quel peuple. Ce n’est pas prétentieux d’affirmer cette banalité. Dans les autres pays européens, conformément à la volonté de l’union européenne, les reculs de la l’âge de la retraite ont été importants, massifs. Les peuples des différents pays d’Europe ont tenté sans y parvenir de résister. La position du peuple français prend aujourd’hui une importance d’autant plus essentielle.
Pour marquer le règne de leur patron, les ministres se relaient avançant des arguments aussi contradictoires et absurdes les uns que les autres. « Carrières longues », « retraites des femmes », « pénibilité », « emploi des séniors », « index séniors », (…) Plus personne n’y comprend plus rien, et pour cause. L’essentiel est ailleurs et les français l’ont bien compris. A travers le départ à 64 ans, il faut contraindre, discipliner, briser les français, permettant ainsi à toute mesure complémentaire concernant la protection sociale, les salaires, la perte des services publics, l’inflation, ou autres, de passer sans opposition possible d’un peuple qui serait résigné et vaincu.
Les commentateurs, à l’instar des ministres, dissèquent la réforme. Et si sur tel article le gouvernement reculait, si sur tel autre il précisait, si sur tel autre encore il amendait… Mais là aussi la tentative est vaine. Cette réforme est non discutable, non amendable, elle doit être retirée. Telle est la volonté du peuple français.
Dans un contexte de forte mobilisation, les organisations syndicales ont ensemble annoncé la volonté de « bloquer le pays à compter du 7 mars », fin des périodes de vacances scolaires. Pour le moment le front syndical tient, sans doute parce que la faiblesse politique de Macron fait l’unanimité, et que tout soutien au monarque représenterait des risques difficiles à assumer. La situation peut tourner, mais en l’état, la force opposée à Macron sur l’axe du retrait de la réforme est unie et déterminée.
Le retrait de la réforme sera la défaite de Macron et de sa politique d’ensemble et ouvrira une nouvelle situation.
Avec la force du nombre, les manifestations, la gréve, le blocage du pays, sont possibles !
Jacques Cotta
Le 15 février 2023
