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Le veto ou la censure ne sont pas des attitudes de gauche

Exclusion de Viejo Topo (suite)

vendredi 5 mai 2023

L’affaire de l’exclusion de la maison d’édition Viejo Topo du salon du livre de Barcelon "Litoral" est si emblématique que nous nous permettons de publier ici le dernier communiqué de cette maison d’édition marxiste et antifasciste. Par la même occasion nous envoyons nos chaleureuses salutations à l’ami Diego Fusaro.

Les responsables du salon du livre Literal ont opposé leur veto à la présence de la maison d’édition marxiste et antifasciste El Viejo Topo, une maison d’édition qui, depuis près de 50 ans, est essentielle pour la culture et la défense des classes laborieuses en Catalogne et dans toute l’Espagne, lors de l’événement de cette année.
L’(in)raison invoquée par la coordinatrice du salon, Laura Arau, est la publication par la maison d’édition d’un certain auteur qui n’est pas du goût de Literal 2023. Or, El Viejo Topo publie cet auteur depuis des années sans avoir été empêché de participer à la foire jusqu’à présent. De plus, une autre maison d’édition, qui participe également à la foire, a publié le même auteur sans que cela n’ait donné lieu à un veto.
La décision de Literal 2023 constitue une censure, inquisitoriale, non seulement contre El Viejo Topo mais aussi contre ceux d’entre nous qui continuent à soutenir et à apprendre de cette maison d’édition essentielle et contre les auteurs qui y publient, qui se comptent par dizaines, voire par centaines.
Quelles que soient, nous le répétons, les raisons sous-jacentes (tout indique d’autres raisons complémentaires), rien de ce qui a trait à la censure et aux vetos ne peut être défendu à partir de positions démocratiques de gauche, et plus encore si l’on parle de radicalité, c’est-à-dire d’aller au fond des situations et des choses.
Pour toutes ces raisons, nous, soussignés, demandons la rectification immédiate, publique et concrète des responsables de Literal 2023. Dans le cas contraire, nous suggérons que cet acte de censure soit évalué et rejeté par les éditeurs participant à la foire, ainsi que par le gouvernement municipal de Barcelone, qui soutient l’événement avec des fonds et des installations publics.
Les citoyens doivent montrer leur position critique (gauche et censure sont des termes contradictoires) de manière concrète. Une rencontre alternative autour du livre ne peut être entachée par une décision inacceptable, pas du tout de gauche, de ses organisateurs.
Tout le monde doit avoir le droit à la parole et à l’expression !

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