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Macron, Mélenchon, Bardella complices ?

mardi 25 juin 2024, par Jacques COTTA

Tout se passe médiatiquement et politiquement, à gauche et au RN, comme si l’affrontement à venir concernait exclusivement le NFP et le RN. Et Macron dans tout cela serait valeur négligeable, se trouvant exonéré de toute critique, de toute réelle opposition. Drôle de polarisation politique dont la logique et l’incohérence pour qui se réclame du combat contre le macronisme notamment, méritent d’être soulignée.

  • 1/ Celui qui est aux commandes depuis depuis 7 ans et même plus, 12 ans puisque il avait un poste clé sous Hollande, c’est Macron !

L’axe central des candidatures NFP, « faire barrage au RN », revient de fait à ignorer celui qui nous a mené à la catastrophe annoncée et qui ne cache pas son intention de continuer.

La destruction sociale, c’est Emmanuel Macron, le déni démocratique avec les 49-3 à répétition, c’est lui, la réforme des retraites, c’est lui, l’assurance chômage ratiboisée, c’est encore lui, la violence policière, les GJ énucléés et amputés, c’est toujours lui, comme la préparation de la guerre à l’extérieur, comme l’économie de guerre, comme les 473 milliards piqués au français pour financer l’armement et l’Ukraine… etc…

  • 2/ Quelle est donc cette logique qui épargne Macron et met Bardella au centre comme s’il était, lui Bardella, responsable de la politique que nous subissons depuis des années ?

La politique du NFP se déroule au nom de la « lutte contre le fascisme ». Outre que le NFP nous prend pour des imbéciles avec sa politique, celle-ci est absurde et ne correspond ni à la situation actuelle, ni aux enseignements que l’histoire nous livre sur ce qu’est le fascisme. Je n’y reviendrai pas ici en détail. On trouvera sur le site la sociale ou sur ma chaine youtube
une série de développements.

Un parti fasciste doit faire ses preuves pour être adoubé par les capitalistes, avoir ses milices, détruire les organisations syndicales et politiques ouvrières, pourchasser ses dirigeants, ce qui est nullement nécessaire de nos jours car les gouvernements de gauche notamment et l’union européenne ont accompli cette oeuvre.

Le Rassemblement National n’a pas besoin d’être affublé des pires qualificatifs pour être sérieusement combattu. Dans ma dernière vidéo "Macron, le début de la fin"
, j’indique que contrairement à tout parti fasciste, le RN se réclame de la démocratie, veut accéder au pouvoir par le suffrage universel, a un projet politique équivalent à celui de ses adversaires. Cela n’en fait pas pour autant un parti fréquentable, pas plus que ne l’est celui de la Macronie.

Le RN est un parti de défense des intérêts capitalistes tout simplement. Ses prises de positions économiques, sociales ou politiques en témoignent. Le Rassemblement National promu au rang de premier parti d’opposition par les médias officiels n’est en réalité pas un parti d’opposition.

C’est un parti de rechange, un parti bourgeois incapable de modifier sa nature. Du coup, les nombreux français rejetés par les politiques de gauche, par la démoralisation, par l’absence de perspective, dans les bras du RN, qui veulent tenter l’aventure et voter pour les candidats lepénistes, seront les cocus de la farce…

  • 3/ Il y a une complémentarité incroyable de tout ce beau monde, NFP, RN et Macronie.

Déjà aux dernières présidentielles, Emmanuel Macron misait sur les habits du sauveur de la démocratie rassemblant toutes les forces démocratiques derrière lui contre le fascisme aux portes du pouvoir. Et ça a marché. Macron est ainsi devenu le président élu par la gauche dont tous les responsables, chacun à sa manière, a appelé à rallier son blanc panache.

Macron voulait que ce coup-ci, aux législatives, l’opération se répète. Ce qui par principe n’est exclu par personne, et surtout pas par les responsables du NFP.

C’est ainsi que Mathilde Pannot pour LFI, la composante la plus importante du NFP, a déclaré « qu’en cas d’absence de candidat NFP, LFI appellerait à voter dans les circonscriptions pour l’adversaire du RN », c’est à dire pour le macroniste. Et dans la foulée, elle a demandé si le NFP pourrait bénéficier d’un retour d’ascenseur. C’est clair. La volonté de LFI et derrière elle du NFP est de constituer un bloc électoral NFP, Macronistes et autres au nom du combat contre le RN.

La cohérence du NFP et des antifas de pacotille apparait en toute clarté. Pour sauver le soldat Macron, ils ne pourraient faire mieux. Le RN quant à lui ne peut être que ravi. Diabolisé, seul contre tous, il semble être l’opposant au système, le recours pour tous ceux qui veulent s’y opposer. Une formule moderne du combat contre l’UMPS qui a fait les choux gras du FN voit ainsi le jour au profit du RN.

Le personnel de service est déjà dans les starting-block. On peut croire que Bardella n’aura pas la majorité absolue et s’interdira donc d’entrer à Matignon pour un gouvernement de cohabitation. Du coup, Hollande, s’il est élu, pourrait, si le besoin se fait sentir, occuper la place et former un gouvernement large, du NFP à Renaissance en passant par quelques antifas de service, sous les ordres de Macron. Décidément ces gens là, quelle que soit l’étiquette, nous prennent vraiment pour des imbéciles.

  • 4/ La force du RN réside dans la politique menée par la gauche sous inspiration de la fondation terra nova.

Dans les années 2011 celle-ci conseillait de tourner le dos à la classe ouvrière et aux salariés qui « ne votaient plus assez à gauche » pour leur substituer une série de couches, allant des petits bourgeois des villes, des mouvements communautarisés, des néoféministes, des immigrés, « tous mus par les mêmes valeurs ». Ce ne sont pas les ouvriers et salariés qui ont tourné le dos à la gauche, mais c’est la gauche qui les a abandonnés, laissant le terrain libre au Rassemblement national.

Comment imaginer qu’entre le RN qui divise et recule sur ses propositions phares avant même d’avoir emporté les élections, et le NFP dont les organisations constituantes ont délaissé le peuple depuis longtemps et dont certaines - du moins certains dirigeants, de Mélenchon à quelques députés LFI - se tournent vers l’islamisme politique, comment imaginer donc que la solution viendra d’un scrutin électoral qui prend l’allure d’un simple simulacre ?

A ce rythme, le prochain coup, le RN pourra briguer la majorité absolue, du premier coup. S’il le voulaient, les dirigeants de la gauche ne feraient pas mieux…

Jacques Cotta
Le 25 juin 2024

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