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Soutenir la candidature d’Arnaud Montebourg

dimanche 5 septembre 2021, par Denis COLLIN

Hier, samedi 4 septembre, j’étais à Clamecy, fort jolie petite ville de Bourgogne, patrie de Romain Rolland, afin d’écouter le discours du candidat Arnaud Montebourg, enfant du pays. Avant d’affronter les salves des gardiens de vraie croix du Christ et les discours vengeurs — je sais comment on concocte ce genre de choses — je veux simplement dire que cette candidature ouvre une brèche dans le mur de béton dressé par la caste pour les prochaines élections présidentielles. On peut discuter telle ou telle formule, j’ai retenu quatre points fondamentaux dans son discours :

1) Redresser l’industrie du pays par l’intervention active de l’État et la protection : non seulement c’est une question importante pour tout patriote, mais c’est aussi décisif pour tout socialiste authentique. Pas de socialisme sans une classe ouvrière puissante et ayant la fierté d’être la classe des producteurs des conditions mêmes de la vie.

2) Un programme de réaménagement du territoire tournant le dos à ce qui se fait depuis des décennies, tournant le dos à la métropolisation qui produit la désertification des campagnes. Plutôt Clamecy et Avallon que Paris et Lyon ! Voilà quelque chose qui me convient bien.

3) Une réforme radicale des institutions pour casser l’autocratie et redonner au peuple souverain son pouvoir.

4) Enfin une revalorisation des salaires des petits et des sans-grades, des personnels soignants et des ouvriers, des professeurs et de toutes les classes moyennes utiles au pays. Bref, un bloc social du peuple contre les élites qui s’accaparent richesses et pouvoirs.

Peut-être que ça ne marchera pas, peut-être que le candidat ne tiendra pas ce qu’il promet. Mais avec ce genre de réticences, on ne fait jamais rien. Je fais le pari Montebourg. Si je perds, nous perdons tous, et ce seront quelques illusions qui s’envoleront. Si ce pari est gagné, alors nous aurons fait un pas en avant, un petit pas qui vaut toutes les douzaines de programmes « révolutionnaires ». Le reste est encore à écrire, l’engagement militant précisera les lignes du programme. Chacun devra prendre ses responsabilités. En particulier les socialistes qui veulent rester au moins un peu socialistes ne sont nullement obligés de suivre cette archétype du boboïsme parisianiste qu’est Madame Hidalgo ! Il y a une vie au-delà du boulevard périphérique…

Les seules batailles perdues d’avance sont celles qu’on ne mène pas. Allons-y sans barguigner.

Denis Collin — le 5 septembre 2021