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Pour en finir avec l’extrême-droite : Goldstein au XXIe siècle

mardi 5 octobre 2021, par Sébastien BRUNOIS

Il y a une obsession morbide, une fascination pour l’extrême droite absolument ahurissante en France. Toute la politique française, depuis les années 80 au moins, est faite contre "la montée de l’extrême droite", ou encore "la menace fasciste". Dans les chansons de rock, de rap, le danger c’est "le FN", "les racistes qui votent Le Pen". À tel point que la "lutte contre l’extrême droite" sait, seule, soulever un peuple tout entier pour qu’il aille dans la rue comme aucune mesure gouvernementale ne saurait le faire, comme on a pu y assister en Avril 2002. Une lutte tout à fait imaginaire, puisque l’extrême droite n’a jamais été au pouvoir et ne saurait l’être.

Alors pourquoi ? Pourquoi tout ce tintamarre autour de Le Pen et cie ? Pourquoi nous plus que d’autres ? Sans doute parce le cœur des français est très à gauche oui, premièrement ; ensuite, sans doute aussi parce que nous sommes devenus des moutons dociles en France, et que les médias savent très bien fabriquer des épouvantails pour mieux détourner notre attention ; enfin, et c’est sans doute la raison la plus importante : pour se racheter une conscience politique quand on sait qu’on n’a rien fait pour sauver le pays de son naufrage, et qu’on a peut-être soi-même, directement ou non, contribué à faire monter "la peste brune", soit parce qu’on a voté naïvement pour le traitre, soit par son inaction complète.

Vous me rétorquerez peut-être que je donne de l’importance à l’extrême-droite en faisant ce billet. Je vous répondrai tout simplement que ce n’est pas moi qui parle de Zemmour depuis des semaines, ou qui remontre les séquences INA de Bernard Tapie contre Le Pen - ni vous qui me lisez d’ailleurs : il y a un battage médiatique autour de ces personnages tout à fait grotesque - aussi grotesque que ces personnages. Que pouvons-nous faire ? Analyser sobrement la situation, et ne donner aucun crédit à ce genre d’énergumènes, qui ne sont souvent que des épiphénomènes. Il faut mener un vrai combat, et pas contribuer aux "deux minutes de la haine" quotidiennes, où Le Pen et Cie tiennent le rôle de Goldstein...

Cela étant dit, je comprends parfaitement qu’on puisse se dresser contre ces faux rebelles d’extrême droite, tout comme je peux comprendre la colère de tous ces gens qui, humiliés, se bercent de l’illusion que ces gens-là sauvraient le pays. Mais "il n’y a pas de sauveur suprême : ni Dieu, ni César ni Tribun" - de même, dès lors, il n’y a pas d’ennemis suprêmes, sinon le Capital, cette forme désincarnée de l’aliénation contemporaine.

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