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En-deça et au-delà des Pyrénées

Les enseignants font face aux mêmes politiques et aux mêmes problèmes

lundi 20 novembre 2023, par Denis COLLIN

Traduit par Carlos X. Blanco

Les enseignants s’expriment : la réforme de l’éducation est une expérience et vos enfants sont des cobayes.
C’est la fureur de la première ligne, mais canalisée de manière rationnelle. Une analyse terre à terre de l’état de l’éducation
Xavier Massó, professeur de philosophie et membre de la Fondation Episteme, et Irene Murcia, professeur de mathématiques et membre de l’OCRE.
Interrogés par Juan Soto Ivars
La presse parle beaucoup du désastre de la réforme de l’éducation et, avant cela, de l’état général d’appauvrissement de l’éducation. Certains enseignants publient des livres, donnent des interviews et crient dans la nature. Mais les enseignants protestent-ils collectivement ? Ou plutôt : des groupes d’enseignants s’organisent-ils et élèvent-ils leur voix de manière audible auprès du grand public ? Le sujet le mérite. Il s’agit de l’éducation de générations. Cela devrait nous concerner, que nous ayons des enfants ou non.
[…]
La conférence La Necesidad Social del Conocimiento s’est tenue à Barcelone le 26 novembre 2022 à la Residencia de Investigadores — Résidence des Chercheurs du CSIC. Elle était ouverte aux enseignants, mais pas seulement à eux, et se veut la force unificatrice qui convertit le mécontentement, on pourrait presque dire le désarroi des enseignants, face à une nouvelle loi sur l’éducation qui provoque l’étonnement. Ce sera peut-être le début d’un mouvement d’en bas pour sauver les élèves des expérimentations et des absurdités du gouvernement, des communautés autonomes et des gourous de la pédagogie.
Nous nous sommes entretenus avec les organisateurs : Xavier Massó, professeur de philosophie et membre de la Fondation Episteme, et Irene Murcia, professeur de mathématiques et membre de l’OCRE (Observatori Critic de la Realitat Educativa). Toutes deux travaillent dans les écoles secondaires depuis des décennies et les ont vues sous toutes les coutures.
QUESTION : Comment se fait-il que les enseignants et les pédagogues ne soient pas dans la même équipe ?
Xavier Massó. Ils devraient l’être. La pédagogie est l’auxiliaire de l’enseignant, elle cherche des techniques, elle écoute et parle aux équipes enseignantes. Mais ce que nous avons, c’est du pédagogisme : une idée du travail des pédagogues comme l’alpha et l’oméga de l’éducation, avec des enseignants au service de leurs croisades, et qui les dérangent le moins possible. C’est une aberration conceptuelle.
Q. Les pédagogues sont-ils aux commandes ?
XM. Oui, ce sont les pédagogues qui dirigent, ce sont eux qui sont au sommet, avec les gouvernements et les ministères régionaux. Je suis désolé de le dire ainsi, et je ne veux pas paraître agressif non plus, mais un pédagogue ne peut pas dire à un professeur de mathématiques comment expliquer les mathématiques, ou ce qu’il faut expliquer en mathématiques.
Q. Et je comprends que c’est ce qui se passe…
XM. Vous dites que 50 % des lycéens ne sont pas capables de comprendre certains types d’équations. Alors les autorités éducatives interrogent les pédagogues, et on espère qu’ils donnent une solution et qu’on peut passer à 70 % ou 80 % ou 100 %, mais qu’est-ce qui s’est passé historiquement ? La réponse peut être résumée comme suit : si les systèmes d’équations sont un problème, alors nous éliminons les systèmes d’équations.
Irene Murcia. La pédagogie propose des solutions apparemment scientifiques qui n’ont aucun fondement scientifique. C’est frappant dans la dernière réforme de l’éducation, mais cela ne s’arrête pas là. La formation continue des enseignants est assurée par des pédagogues. J’ai assisté à de nombreux cours, et ils sont absolument décevants. Je le répète : ce sont des gens qui parlent comme s’ils avaient une méthode scientifique d’apprentissage, et qui disent des choses sans la plus élémentaire caution scientifique. Ils font des propositions impossibles à mettre en pratique, et le problème est alors le vôtre, celui du professeur, qui est inutile et réactionnaire.
Q. Vous en avez marre, d’après ce que je vois.
XM. Bien sûr que nous en avons marre. Des expériences sont lancées d’en haut. Des expériences appelées « réforme de l’éducation » et « approches pédagogiques » qui ne fonctionnent pas, au vu des résultats, mais avec lesquelles on persévère, encore et encore. Eh bien : dans ces expériences, les élèves sont des cobayes. C’est ce qu’ils sont.
IM. C’est ce que je veux dire par l’absence de fondement scientifique de toutes ces théories. Si vous menez un projet et qu’il ne marche pas, en termes de résultats, il est clair que vous avez un problème si vous persévérez.
Q. Il y a une chose que l’on entend dire par les professeurs et qui semble incroyable. Est-ce vrai ou est-ce une impression extemporanée ?
XM. Bien sûr. Et maintenant, on fait autre chose, avec la nouvelle loi en particulier : on change les critères d’évaluation pour qu’un enseignant ne sache pas s’il doit réussir ou échouer.
Q. Comment ?
IM. Ce n’est pas une plaisanterie. En théorie, on introduit de plus en plus de mécanismes d’évaluation qualitatifs et totalement subjectifs, pour évaluer l’élève en fonction de facteurs plus nombreux que les connaissances auxquelles on peut répondre dans un examen, pour aller jusqu’à évaluer des aspects du caractère de l’élève, que nous ne pouvons pas enseigner. En pratique, nous, enseignants, sommes confrontés cette année, avec la LOMLOE, à un labyrinthe incompréhensible dans lequel il est impossible d’évaluer, car il est impossible de relier les critères d’évaluation aux connaissances de base ou aux compétences spécifiques. Tout est conçu pour qu’il soit pratiquement impossible d’échouer.
XM. Et au bout du compte, un élève passe une année pleine de lacunes. Au final, on se retrouve avec le même échec scolaire, mais avec beaucoup de réussites. On nous oblige à introduire dans l’évaluation des facteurs qui ne sont pas évaluables, qui ne sont pas évalués, qui ne sont pas objectifs. On fait passer la prétendue morale des intentions avant l’éducation elle-même. Face à des résultats décevants, les gourous les attribuent au fait que nous, enseignants, sommes réfractaires aux nouvelles méthodes. Il ne leur vient pas à l’esprit que leurs méthodes, propres à ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans une salle de classe de leur vie, sont inefficaces.
Q. Les compétences sont-elles un mauvais outil d’évaluation ?
XM. En effet. Elles sont inexactes à la base : quelles sont les compétences de base d’un élève qui obtient une mauvaise note à un test de compétences de base ? Regardez l’adjectif « basique ». Un cinq signifie que l’élève se situe au milieu des compétences de base. En d’autres termes, il s’agit de déficiences brutales. Le système est donc vicié dès le départ
IM. Je suis tout à fait d’accord avec Xavier. Les critères d’évaluation actuels sont comme du gruyère. Les enseignants ont commencé l’année scolaire dans l’angoisse, parce qu’ils ne voient pas comment mettre leur travail en conformité avec la loi, avec ces critères ambigus. Ils ne peuvent pas déterminer ce qui est une réussite ou un échec. Nous allons avoir une première évaluation dévastatrice pour les enseignants et les étudiants. Plus d’un finira par donner une note globale pour s’épargner des ennuis. Les enseignants définissent des critères de notation grotesques dans leurs programmes, avec des variables comprenant des pourcentages absurdes. C’est un charabia insurmontable qui n’a ni sens ni rigueur.
Q. Les soi-disant compétences ont-elles une valeur inestimable ?
XM. Tout d’abord, elles ne sont pas définies. Le congrès accueillera l’ancien ministre portugais de l’éducation, Nuno Crato, qui a récemment dit quelque chose de très vrai : personne n’a été capable de définir ce que sont les compétences. Ce qui me vient à l’esprit, c’est une définition un peu sarcastique : on vous apprend à faire un « o » avec un spliff sans savoir ce qu’est un « o » ni ce qu’est un spliff.
Q. Pas de définition des compétences ?
XM. L’OCDE définit les compétences comme une combinaison de connaissances, d’aptitudes, d’attitudes et de valeurs. Ça sonne bien, non ? Mais ce n’est pas concret. Mais en plus, si on regarde la définition des compétences qu’ils prétendent appliquer dans nos lois sur l’éducation, on s’aperçoit que les connaissances disparaissent. On commence à parler de « savoir-faire », etc.Cette mise en avant de l’enseignement par compétences consiste à faire de l’école un centre de distraction jusqu’à l’âge du travail, à 16 ans. Et, au passage, à falsifier les critères d’évaluation pour faire croire qu’ils ont beaucoup appris, et faire bonne figure dans les classements.
Q. Dans l’un des règlements régionaux, celui de La Rioja, il y a un article qui demande aux enseignants d’éviter l’utilisation répétée de la même méthodologie. Comme si l’expérience de l’enseignant était totalement dispensable.
IM. C’est la tendance générale. Le « livre du maître » est une lettre morte pour les pédagogues. Regardez, les domaines de l’éducation en sont un exemple. En gros, il s’agit de regrouper plusieurs matières, deux, trois, voire quatre, et de les enseigner de manière globalisée avec des projets interdisciplinaires par un seul enseignant qui, dans l’immense majorité des cas, n’est spécialiste que d’une seule des matières qui composent le domaine, ce qui provoque un désastre, surtout pour les élèves défavorisés dont les familles ne peuvent pas compenser cette carence de contenu. Cela peut être utile pour certains groupes, mais la loi et les communautés autonomes, s’appuyant sur des mantras pédagogiques, l’imposent comme une panacée. Et c’est un désastre.
XM. Le dogme qui sous-tend tout cela est le constructivisme social, dont l’affirmation fondamentale est que le savoir ne se transmet pas, mais qu’il est construit par chacun dans sa propre psyché. Dans ce paradigme, l’enseignant est un « coach », un conseiller, un médiateur.
Q. Les choses ont-elles commencé à se gâter avec la LOGSE (la première loi sur l’éducation des socialistes espagnols en 1990), comme on dit ?
XM. Exactement. Les programmes imposés par LOGSE n’ont pas changé. C’est l’une des raisons fondamentales de la détérioration progressive des écoles. Chaque parti apporte sa petite réforme, mais la LOGSE reste la mère de toutes. La réduction progressive et scandaleuse des contenus depuis lors est scandaleuse. Maintenant, voyant que le désastre est énorme, ils changent les critères d’évaluation pour qu’il soit impossible d’évaluer. Et vous verrez comment les notes augmentent. Certains passeront devant tout le monde pour ne pas avoir d’ennuis.
Q. Irene, vous êtes mathématicienne. On a dit que la perspective de genre allait être appliquée aux mathématiques. Est-ce vrai, au niveau de la classe ?
IM. Oui. C’est l’une des nombreuses choses ridicules et insupportables. Encore une fois, il s’agit d’éléments totalement inqualifiables.
Q. Parlez-moi un peu de cela en pratique. Parce que c’est difficile à comprendre.
IM. C’est difficile à comprendre pour les non-enseignants, mais impossible à comprendre pour les enseignants eux-mêmes. La plupart des professeurs de mathématiques ne savent pas comment mettre cela en pratique. C’est totalement ouvert, c’est une vapeur idéologique, des intentions morales, sans concrétisation. Ce sont tous des mots qui se vendent très bien au public, comme de dire qu’il est bon que les élèves apprennent par eux-mêmes. Qu’on m’explique, après 25 ans d’enseignement, comment j’applique l’approche socio-affective aux équations du CE2, s’il vous plaît.
P. L’« approche socio-affective » semble nouvelle et positive, comme l’« apprentissage par la découverte ».
IM. C’est un bon exemple. L’apprentissage par la découverte ou l’apprentissage par projet est né en médecine pour des groupes de haut niveau académique, et cela fonctionne. Mais, bien sûr, vous l’imposez à des lycéens, sans outils ni préparation, et sans les connaissances appropriées, et c’est le chaos. Eh bien, on continue à vous le vendre comme le nec plus ultra. Pour apprendre en découvrant, il faut être intéressé par le sujet, et pour être intéressé par le sujet, il faut avoir des connaissances préalables et structurées. En d’autres termes, du « contenu ». Un historien se rend dans des archives et y découvre des histoires. Un profane y trouve un enchevêtrement de dates, un fouillis de paperasse et l’envie de partir.
Q. Avez-vous essayé ces techniques ?
IM. Depuis 25 ans. On innove. Ici, les enseignants sont présentés comme des gens qui font toujours la même chose, et oui, il y en a qui sont comme ça, épuisés, mais en général ce n’est pas comme ça. J’ai été chef de département et j’ai tenu à organiser des réunions avec les départements de physique ou de technologie afin de coordonner les activités et d’enseigner les matières dans un ordre susceptible d’intéresser les autres départements. Cette interdisciplinarité, nous l’avons recherchée et nous continuons à la rechercher avec de nombreux exemples de situations proches de l’élève. Ce qui nous met en colère, nous les enseignants, c’est que l’on vend maintenant le vélo et que l’on impose des actions comme si elles étaient valables dans tous les contextes.
Q. L’accent est-il trop mis sur l’instruction morale des élèves ?
XM. C’est la conséquence logique du processus. Si l’on vide l’école du savoir, il ne reste que l’endoctrinement, l’idéologie. Une éducation civique aux valeurs, dont il faudrait aussi voir ce qu’elles sont, aboutit à l’endoctrinement typique du modèle totalitaire. Je n’exagère pas. Si vous prenez les prémisses éducatives du fascisme italien, celles du ministre Gentile, vous obtenez cela : quatre petites choses pour que l’enfant sache comment faire fonctionner l’installation sur la chaîne de production de l’usine Fiat et tout un modèle idéologique de justification d’un système qui a été imprégné en vous. C’est ce que disait Aldous Huxley : la dictature parfaite est celle que les citoyens ne conçoivent pas comme telle. Et cela commence à l’école.
P. J’ai écrit un article disant que mon enfant ne devait pas être mieux éduqué qu’un enfant d’une famille ayant moins de ressources et on m’a traité de classiste. J’allais dans le sens inverse : je pense que cette façon de réduire les contenus est classiste. Ai-je tort ?
IM. Beaucoup d’enseignants l’ont lu et l’ont apprécié. Vous avez dit que nous devions lutter contre cette situation, qui est une conséquence du vide des contenus dans les écoles. Et c’est la vérité, oui, nous devons nous battre pour que votre enfant n’ait pas plus de chances de réussir que celui d’un autre. La plupart des familles ne sont pas comme la vôtre. Elles n’ont pas les ressources ni parfois l’intérêt pour inverser ce processus d’inégalité. Elles font confiance, la plupart d’entre elles font confiance à l’école. Moi-même, il y a des décennies, je faisais confiance aux hommes politiques et je pensais qu’ils adopteraient des lois pour notre bien. Mais bien sûr, après de nombreuses années, on se rend compte que ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, de nombreuses personnes dorment encore, non seulement les familles, mais aussi de nombreux enseignants. Ils vendent un discours selon lequel il y a de la place pour les deux choses à l’école, l’éducation civique et le savoir, mais ici l’accent est mis sur l’éducation civique et l’école est vidée d’un savoir puissant.
[…]
Q. Mais n’y a-t-il pas beaucoup d’enseignants favorables à ce système ? Ma femme, qui est enseignante, m’a parlé d’une sorte de lutte des générations au sein des écoles parce que de jeunes enseignants, forgés dans ce modèle et enthousiastes à ce sujet, sont arrivés.
IM. C’est ce qui se passe. Les universités où les enseignants sont formés sont également séparées de l’expérience des enseignants du secondaire. On leur enseigne des choses selon le modèle pédagogique, sans aucun lien avec la réalité des écoles, et beaucoup d’entre eux arrivent dans les écoles avec une idée abstraite de l’éducation. Nous avons besoin de réunions de transition, nous devons entrer en contact avec les futurs enseignants. Mais ce n’est pas le cas : ils sortent de l’université avec un master en enseignement, ce qui est une véritable arnaque, et beaucoup de gens finissent par y croire.
Q. La fabrique de nouveaux enseignants appartient donc aux mêmes personnes qui détruisent le rôle de l’enseignant à l’école ?
XM. C’est exact. J’ajouterais à ce que dit Irene qu’aujourd’hui, l’idée de spécialisation dans l’enseignement est en train de se disperser. On peut parler de son sujet. On est spécialiste de son sujet. Vous êtes censé avoir été à l’université, etc. L’autre jour, un professeur relativement jeune se plaignait du programme des examens de mathématiques. C’est un économiste, et il se plaignait du programme parce qu’il le trouvait trop large. Savez-vous quel est le problème ? Il a dû enseigner très peu de mathématiques en économie, et une partie de ce qu’il va devoir enseigner à l’école, il ne l’a pas vu depuis le lycée. Et que proposerait cet enseignant ? Eh bien, d’abaisser le niveau des mathématiques, bien sûr. De l’adapter à ses lacunes. Et là, c’est le nœud gordien. Le manque de connaissances que nous attribuons au système d’en bas a déjà commencé à corrompre le système d’en haut. Des écrits très puissants sont en train de voir le jour : Andreu Navarra, Gregorio Luri, Pascual Gil Gutiérrez, etc.
Q. Les enseignants font-ils partie du problème ?
XM. Pour faire l’autocritique des enseignants, on a introduit dans les concours de recrutement des enseignants une épreuve préliminaire éliminatoire de culture générale. Soixante-dix pour cent ont échoué. Il y avait des réponses telles que le poulet est un mammifère, ou que l’Ebre et le Guadalquivir traversent la province de Madrid. Il s’agit de personnes qui passent le concours pour devenir enseignant. C’est très grave.
IM. Il est important de souligner que dans notre diagnostic, il y a beaucoup d’autocritique. Nous devons d’une manière ou d’une autre canaliser le mécontentement qui nous brûle. Nous devons poser des exigences au ministère, à nos administrations régionales, aux universités, aux familles, aux étudiants, mais surtout à nous-mêmes. Le Congrès veut rendre l’éducation pertinente pour la société : nous ne parlons pas d’une crise qui approche, mais d’une crise persistante dans laquelle nous sommes tous impliqués et qui gâche l’éducation de générations entières. Nous devons agir maintenant. Nous avons la capacité de changer.
https://www.elconfidencial.com/cultura/2022-11-14/lomloe-reforma-educativa-ocre-episteme-profesores_3520591/

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