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Souveraineté, république et socialisme

jeudi 2 juillet 2020, par Denis COLLIN

Ces trois mots sont indissociables.
La souveraineté, c’est le pouvoir au-dessus duquel il n’est aucun autre pouvoir. C’est et ce ne peut être que la souveraineté du peuple, sinon c’est la souveraineté d’un homme, d’un petit nombre d’hommes ou celle d’un État étranger, et donc ce n’est pas la souveraineté. Et la souveraineté, c’est la capacité du peuple de décider lui-même comment il veut construire son propre avenir. C’est donc la souveraineté d’un peuple qui se fait peuple, c’est-à-dire nation. Pour les peuples d’Europe, la souveraineté suppose la destruction de cette « prison des peuples » qu’est l’Union européenne. Si Europe il y a, elle ne peut être que l’Europe des traités passés entre nations libres et souveraines, donc des nations qui maîtrisent leur monnaie, leur budget, leur politique étrangère et donc leur armée. Il faut donc sortir de l’euro, éventuellement en faire une monnaie commune (et non une monnaie unique) et sortir de l’OTAN.
La souveraineté est la condition de la république : une république non souveraine est une république d’opérette ! Mais la république est aussi la condition de la souveraineté : si la république est d’abord le pouvoir souverain du peuple législateur, elle exclut donc toute subordination à pouvoir extérieur. En France, la république est moribonde, c’est une caricature de république, puisque son organe législateur, le Parlement, n’est qu’une chambre d’enregistrement qui soit traduit en droit français les directives européennes, soit adopte les lois que le gouvernement lui a demandé d’adopter, soit transfère directement au gouvernement son pouvoir législatif par le système des ordonnances. Il n’y a pas de république sans retour à la république parlementaire et sans que la représentation du peuple ne retourne au vieux principe démocratique, « un homme, une voix », ce qui n’est possible que par l’élection des parlementaires au scrutin proportionnel. C’est parce qu’il n’y a pas de république en France, parce que le pouvoir souverain de la nation n’est plus qu’un souvenir que nous sommes sous la coupe des « technocrates de Bruxelles » qui ne sont rien d’autre que les marionnettes de nos propres politiciens nationaux.
Enfin si la république est vraiment conforme à son idéal, elle fait valoir au premier chef le bien commun, c’est-à-dire le bien de la masse du peuple, le bien des « petites gens », de ceux qui se lèvent tôt pour gagner leur vie, de tous ceux dont on a vu combien ils étaient indispensables pendant l’épidémie de la Covid. C’est aussi une république qui protège tous les citoyens contre la domination, la domination politique, mais aussi la domination économique. C’est donc une république sociale. Comme le disait Jaurès, le socialisme, c’est la république jusqu’au bout ! Et si elle ne va pas jusqu’au bout, la république dépérit, se transforme en guerre des communautés, en individualisme égoïste et finalement en oligarchie.
Bref, vouloir la souveraineté sans la république, c’est se moquer du monde. Vouloir la république sans aller au socialisme, c’est accepter par avance que la république soit bafouée par les puissances de l’argent. Rien de plus urgent que de tirer les conclusions pratiques de ces raisonnements.
Denis Collin, le 2 juillet 2020
Lire ou relire : Denis Collin, Revive la République, Armand Colin, 2005

Messages

  • J’adhère entièrement à ce qui est écrit présentement dans l’excellent article de notre ami Denis, mais j’aimerai tout de même apporter (au moins) deux contradictions (qui n’en sont pas vraiment, si je me réfère à cet article) et un constat par rapport à la situation présente : « qu’en est-il d’un programme (un vrai programme, avec moult concertations, en excluant les anti-programme professionnels tel que : ceux suggérés par des groupuscules gauchistes, ainsi que les particularistes professionnels (et servant du pouvoir), tel que LGBTQ, qui n’ont pour seul objectifs, que de semer la zizanie ad aeternam (jusqu’à la réédition ou le destruction finale), et servir le pouvoir en place ; servir et manipuler par l’intermédiaire des tenants de l’européisme et d’un globalisme débridé, et bien entendu des dirigeants (et de son gourou) la macronie agonisante)
    1ère contradiction : « … : cette affirmation pertinente du général chinois Qiao Liang, (ancien colonel chevronné de l’armée de l’air dans l’Armée de libération du peuple) (APL) qui écrivit avec Wang Xiangsui, un autre ancien colonel, le manuel essentiel de l’APL pour la guerre asymétrique : une mise au goût du jour de l’Art de la Guerre de Sun Tzu.
    Extrait d’un article paru sur le Web : « … Ne pensez pas que seule la souveraineté territoriale concerne les intérêts fondamentaux d’une nation. D’autres types de souverainetés-économique, financière, de défense, alimentaire, des ressources, biologique et culturelle-sont liées aux intérêts et à la survie des nations et sont des composants de la souveraineté nationale … »
    en clair comme au figuré, la Chine est et demeure pour très longtemps encore l’atelier du monde, et le seul (ou à peu près) fabricant de « terres rares » dans le monde
    « … Scandium, Praséodyme, Cérium ou Terbium, ce sont quelques-uns des 17 métaux qui constituent les terres rares. ... Or, c’est la Chine qui tient aujourd’hui une position absolue dans la production de ces terres rares dans le monde … » et les autres pays ?, allez leur demander ! (surtout les Étasuniens et leurs complices sionistes, ils vont répondront bien volontiers…) … »
    seconde "contradiction" à quand un programme… un vrai programme (et surtout une organisation digne de ce nom, cher mon camarade ?)

  • « ce qui n’est pas pos­si­ble que par l’élection des par­le­men­tai­res au scru­tin pro­por­tion­nel », je suppose que vous avez voulu dire : « ce qui n’est pos­si­ble que par l’élection des par­le­men­tai­res au scru­tin pro­por­tion­nel ».

    Aussi, « "tech­no­cra­tes de Bruxelles" qui ne sont rien d’autre que les marion­net­tes de nos pro­pres poli­ti­ciens natio­naux », je suppose qu’il faut comprendre les « marionnettistes ».

    Cordialement.

    • Merci pour votre lecture attentive. Le premier point doit en effet être corrigé. Mais les "technocrates de Bruxelles" selon l’appellation commune sont bien les marionnettes et non les marionnettistes. Cette mise en scène permet aux gouvernements nationaux de dire "C’est l’UE qui le demande et pas nous", bien que l’UE ne demande que ce sur quoi les gouvernements principaux sont d’accord.

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