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La paix, maintenant !

mercredi 19 octobre 2022, par Denis COLLIN

C’est entendu, la clique dirigeante ukrainienne est corrompue et traîne avec elle toutes sortes de gens peu recommandables — à côté d’eux les prétendus « fascistes » contre lesquels on nous appelle ici à faire barrage sont des enfants de chœur !

C’est entendu, les dirigeants ukrainiens sont largement manipulés par l’OTAN, c’est-à-dire par la Maison-Blanche qui poursuit ainsi sa guerre contre la Russie.

Mais c’est tout autant entendu, le régime de Poutine est un régime autoritaire, qui poursuit des objectifs clairement annoncés par le maître du Kremlin : rétablir la « grande Russie », c’est-à-dire mettre en œuvre le programme… de Soljenitsyne. À cette différence que ce qui relevait de la littérature chez ce grand écrivain est ici la mise en application des objectifs de la cleptocratie russe et de ce « chauvinisme grand-russe » jadis dénoncé à par Lénine. Lénine que Poutine tient pour le grand responsable des malheurs de la Russie d’aujourd’hui.

Je reprendrais volontiers cette expression de ma mère : « là-dedans, la lisière ne vaut pas mieux que le drap » ! Ceux qui paient le prix de ces folies guerrières, ce sont les Ukrainiens et les Russes, avec des dizaines de milliers de morts de chaque côté, des villes ravagées, des infrastructures détruites, des haines qui s’accumulent. Et s’il est un point sur lequel tout le monde devrait être d’accord, c’est la paix, maintenant ! Et les va-t-en guerre de chez nous qui sont prêts à faire la guerre jusqu’au dernier Ukrainien devraient se taire.

La paix, maintenant, mais comment ? Une première chose indiscutable dans cette guerre est que la Crimée est russe. L’antique Tauride, grecque, puis romaine, puis byzantine, conquise par les Ottomans, devient russe au XVIIIe siècle — c’est Catherine II qui fonde la ville de Sébastopol. La France et la Grande-Bretagne avaient pourtant soutenu les Ottomans contre les Russes… On peut discuter de la valeur du référendum organisé par Poutine en 2014. Notons seulement que les soldats de l’armée ukrainienne, originaire de Crimée, ont rejoint massivement l’armée russe, devenant des déserteurs de l’armée ukrainienne. La Crimée n’avait été rattachée à l’Ukraine que par une décision unilatérale prise par Krouchtchev en 1954 et il n’y a aucune raison de donner raison aux charcutages du régime stalinien.

La deuxième chose indiscutable est que Poutine a envahi l’Ukraine et occupé une partie de son territoire. On me dit qu’il avait de bonnes raisons. Mais les fauteurs de guerre ont toujours de bonnes raisons. Je sais qu’on va hurler « point de Godwin », mais Hitler s’en prend à la Tchécoslovaquie pour venir au secours des Allemands des Sudètes. Et si on réfute cet argument, admettons tout de même que tous les empires, l’américain au premier chef ont toujours invoqué leurs « intérêts vitaux ». Le débarquement (raté) des marines sur la Baie de Cochons, était justifié aussi par les « intérêts vitaux » de l’oncle Sam. On peut dire que les « Occidentaux » ont poussé Poutine à la faute. Mais Poutine n’était pas obligé de fauter.

Troisième point peu discutable : les oblasts du Donetsk sont opposés au pouvoir ukrainien depuis 2014 et ils ont subi une répression féroce. Les référendums organisés par la Russie, en pleine guerre et sous contrôle militaire n’ont, certes, aucune valeur. Du reste, l’armée russe a perdu le contrôle d’une partie des territoires de ces régions. Il faudrait permettre à ces populations de décider vraiment, dans « le silence des passions », ce qui suppose le retrait des armées russes et ukrainiennes et l’organisation d’une consultation populaire sous la protection d’un contingent de « casques bleus » de l’ONU.

Quatrième point : il faut en finir avec les élargissements de l’OTAN, entreprise américaine qui institutionnalise la vassalisation des États européens. Par la même occasion, il faut évidemment redonner leur pouvoir aux Parlements et aux peuples des différentes nations européennes. Ce sont les peuples qui paient les frais de la guerre, c’est à eux de décider.

Dernier point : destituer Mme von der Leyen de son poste. Qu’elle se taise. Cette « pousse-au-crime » corrompue est une honte pour l’Europe. Elle n’a aucun mandat pour diriger la politique étrangère des pays d’Europe. Ce qui n’empêche pas d’annoncer des décisions plus débiles les unes que les autres.

On me dira que je rêve. Mais si je rêve, c’est que les organisations internationales et les grands principes ne sont rien que des fantoches, qui coûtent cher et ne rapportent rien ! Si c’est le cas, il faut le dire ouvertement et reconnaître que le seul principe du droit international est « la guerre de chacun contre chacun ».

Ajoutons une dimension particulière : il y a deux guerres pour le prix d’une : une guerre entre l’Ukraine et ses alliés et la Russie, mais aussi une guerre économique ravageuse entre les États-Unis et les nations européennes, au premier chef l’Allemagne qui risque de payer le prix fort de son inconscience et de la bêtise de ses dirigeants sociaux-démocrates — les Allemands vont regretter Merkel. Schröder avait enchaîné l’Allemagne au gaz russe. Scholz organise maintenant le suicide allemand…

le 19 octobre 2022