« Jusqu’à la victoire ! » proclament-ils, exhibant un courage martial suspect. Et ceux qui considèrent une simple gifle comme une violence insupportable, ceux qui veulent chasser de la littérature tous les mots blessants, ceux qui veulent « sauver la planète », vous les retrouvez dans le camp des « jusqu’à la victoire ». Étrange, non ? Car pour aller « jusqu’à la victoire, il faut des chars, des obus, des bombes, des drones, des missiles, toute la panoplie du petit destructeur de la planète. Il faut des morts sans nombre (d’ailleurs dans cette guerre, on ne compte pas les morts). Jusqu’à la victoire ? Vraiment. ? Jusqu’à la capitulation de la Russie ? Pour faire capituler Hitler, il a fallu raser Dresde, Hambourg, Berlin, etc. Pour faire capituler le Japon, il a fallu des bombes incendiaires sur Tokyo, les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagazaki. Jusqu’à la victoire, vraiment ? Faut-il raser Moscou, lâcher des bombes sur Petersbourg et pousser Poutine à se suicider dans son bunker ? Et comme la Chine pourrait bien ne pas laisser la Russie subir une défaite humiliante, faut-il se préparer à la guerre contre la Chine, ainsi que le disent de plus en plus fort les “experts” du Pentagone ?

Ceux qui disent “jusqu’à la victoire” sont des irresponsables, au mieux, au pire, des criminels de guerre et des assassins de l’humanité, des gens chez qui la destructivité (si bien analysée par Erich Fromm) est en train de tout emporter. “Jusqu’à la victoire” : nouvelle manière de dire “Vive la mort”.