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Tour d’horizon d’un monde qui s’éteint

mercredi 31 mai 2023, par Denis COLLIN

Erdogan avait tout pour perdre : bilan économique désastreux, destruction des libertés, impéritie gouvernementale face au tremblement de terre, etc., et il gagne. On peut évoquer la fraude : si fraude il y a eu, c’est essentiellement dans le contrôle presque total des médias qu’elle réside — mais en Europe, Erdogan n’est pas seul à mettre en examen sur ce point : l’« érdoganisation » de la France est bien engagée. En Espagne, Sanchez n’avait pas un bilan catastrophique. Il est battu et avec lui Podemos (la LFI espagnole).

Ces deux élections mériteraient une analyse complète. Mais elles s’inscrivent dans un mouvement général. Ajoutons-y les résultats des communales partielles en Italie qui voient les « jaunes-roses » largement battus : Suite à mon post de ce matin, en Italie, la gauche « jaune-rose » (M5S + PD) prend une raclée aux élections municipales partielles. Les « 5 étoiles » confirment la faiblesse de leur implantation locale et la cheffe du PD, Mme Schlein, gauche LGBTQ etc., ne fait qu’enfoncer son parti dans le marasme. Il est vrai que, mis à part le revenu de citoyenneté arraché par le M5S au PD, tous ces gens sont d’accord avec Meloni sur l’essentiel (UE + Zelensky), on ne voit pas pourquoi les Italiens iraient voter pour eux.

En France, la seule alternative à Macron apparaît de plus en plus comme celle du RN de Marine Le Pen. Et les gens « de gauche », ceux qui restent, c’est-à-dire toutes tendances confondues 1/3 de l’électorat qui veut voter, prédisent eux-aussi cette issue et reprochent à Macron de précipiter la France vers la « droite dure »…

Au-delà des circonstances propres à chaque pays, notons l’importance qu’ont les facteurs nationaux. Erdogan peut se vanter de faire de la Turquie une puissance régionale qui compte sur l’arène internationale. S’appuyant tant sur l’islam (celui qui travaille tranquillement en Europe par le biais des fréristes) que sur le vieil impérialisme ottoman, il garde une majorité de pauvres et de déshérités derrière lui. C’est désagréable pour nos oreilles fragiles, mais c’est ainsi.

Un autre facteur joue, singulièrement en Espagne, mais aussi chez nous. L’Espagne est sans doute le plus grand bordel d’Europe. Les trafiquants de drogue opèrent à ciel ouvert. Et la « majorité de gauche » se déchire pour savoir qui sera le plus pro « trans ». Mais contrairement à ce que pensent les gauchistes des beaux quartiers, les classes populaires n’aiment pas le désordre et cherchent à défendre les derniers cadres communautaires qui peuvent encore tenir debout, comme la famille. Et ceux qui trouvent essentiel de pouvoir se déclarer un jour homme, un jour femme, un jour queer, etc., s’ils font grand bruit, ne représentent qu’eux-mêmes, c’est-à-dire une minuscule minorité de névrosés.

La gauche est agonisante. On peut tout au plus la placer en soins palliatifs. Une nouvelle phase historique est en train de s’ouvrir et comme toujours en pareil cas, ce sont les monstres qui nous menacent.