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PISA : la stratégie de la catastrophe

mercredi 6 décembre 2023, par Denis COLLIN

La publication de l’enquête PISA sur les niveaux scolaires des élèves des pays de l’OCDE est un coup de semonce ... que les sourds qui nous gouvernent et leurs prétendus opposants ne veulent pas entendre.

Le classement Pisa vaut ce qu’il vaut. Mais il montre deux choses : 1° La baisse globale du niveau des élèves, vérifiées dans le monde entier et 2° la poursuite de la dégringolade de la France qui tourne maintenant dans la catégorie « moyens-médiocres ». Le phénomène global peut se résumer à « les mêmes causes produisent les mêmes effets » ! Un peu partout le pédagogisme et les « écrans » ravagent les têtes des enfants. En France, où l’on partait d’un bon niveau, notamment en mathématiques, l’accumulation des réformes est train de venir à bout de l’école de la république. Précisons que ces réformes sont faites à jet continu et toujours dans la même direction, gouvernements de droite et gouvernements de gauche confondus (c’est un des points sur lesquels ils sont plus difficiles à distinguer). Encore un effort et on parachèvera « l’enseignement de l’ignorance » pour reprendre le titre du livre de Jean-Claude Michéa.

Pour enrayer le déclin français, le gouvernement agit comme on pouvait s’y attendre : il prend des mesures pour accélérer la catastrophe.

D’une part, il ferme des classes préparatoires (notamment littéraires), c’est-à-dire les derniers lieux du lycée où l’on apprend encore à travailler et où l’on vise l’excellence. Vive les paresseux ! Ajoutons que les écoles supérieures de commerce (toutes privées) et désireuses de piquer la manne que sont les étudiants des classes préparatoires « sup de co » ont créé un filière pour bacheliers, les bachelors, parce qu’un nom américain, c’est plus chic et HEC, la première de ces écoles, s’y met à son tour. Autrement dit, au lieu de passer deux ou trois dans des classes publiques et gratuites, les étudiants devront passer à la caisse dès le bac. Tout cela dessine les contours d’une privatisation totale de l’enseignement supérieur.

D’autre part, le ministre promet pour venir en aide aux élèves après la classe un logiciel d’IA. Des programmes plus exigeants, des classes moins chargées, des heures de cours et des professeurs : foin de ces vieilleries. Vive l’IA. L’IA après la classe qui prépare l’IA remplaçant le professeur, vieille chimère technocratique. À la clé la mort définitive de l’instruction publique.