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Retraites : Hic Rhodus, hic salta

L’enjeu du combat : l’affrontement ou une défaite terrible

mercredi 25 janvier 2023, par Denis COLLIN

La question des retraites est assez simple à comprendre. Les retraites sont du salaire différé. Par conséquent, toute remise en cause des retraites n’est rien d’autre qu’une tentative d’organiser la baisse des salaires. Il n’y a pas de retraités privilégiés puisque les pensions et retraites sont calculées d’après les salaires ou les cotisations. Les seuls privilèges en la matière sont les rentes produites par la détention de capital (dividendes).

Depuis les années 1970, la part des salaires dans la production globale n’a cessé de baisser, quelles que soient les méthodes de calcul. L’attaque concertée sur les retraites vient à point pour poursuivre ce grand hold-up sur la valeur de la force de travail. Contrairement au baratin dont les docteurs Diafoirus de l’économie nous abreuvent, les machines, l’automatisation, et la prétendue « économie de la connaissance » ne produisent rien et concourent en réalité à la réalisation de la baisse tendancielle du taux de profit. Pour contrecarrer cette loi qui est le memento mori du capital, il n’y a pas d’autre solution pour le capital, s’il veut vivre, de toujours plus pomper le sang du travail vivant. Les vampires d’aujourd’hui ne sucent pas seulement le sang frais des enfants — ce qu’ils font sans vergogne dans les pays pauvres — mais ils ont aussi besoin du sang des vieux.

L’affaire des retraites montre également la faillite radicale de toutes les solutions « réformistes », de tous les bricolages ingénieux (comme ceux inventés par les amis de Bernard Friot et leur salaire à vie). Tout le monde le sent : c’est le renversement du capitalisme qui est à l’ordre du jour. Hic Rhodus, hic salta, comme disait Marx. La tâche est si énorme et tant de tentatives se sont mal terminées que tout le monde hésite, espère qu’on évitera le choc. Les seuls « révolutionnaires » actifs sont Macron et sa bande qui organisent le choc pour défaire une bonne fois pour toutes le peuple.

Le 25 janvier 2023

Messages

  • tout à fait d’accord.. Mais maintenant que la loi est promulguée qu’est-ce qu’on fait ?

  • Pas d accord avec ce que vous dites sur le salaire à vie.
    Bernard Friot et le réseau salariat font cette proposition à partir d’un examen approfondi de la production des richesses et montre que d’autres choix sont possibles.
    De même pour la sécurité sociale alimentaire ou la gestion des médias.
    Relisez ou réécoutez...
    On ne peut pas jeter le bébé avec l eau du bain !
    C est comme s il fallait supprimer la sécurité sociale parce que l on est en système capitaliste. Bernard Friot montre que la sécurité sociale était dans une démarche communiste et le salaire à vie ( nommé autrement par Frédéric Lordon) c est pareil ! Il n y aura pas de GRAND SOIR, mais des conquis comme le disait Ambroise Croizat...

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