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La Bronca, un tournant pour Macron !

vendredi 15 septembre 2023, par Jacques COTTA

La « Bronca » subie par le Président de la république au stade de France pour l’ouverture de la coupe du monde de rugby a fait le tour du monde. Jamais de mémoire de la Ve république un chef d’état n’aura été hué, sifflé, rejeté de façon aussi nette et massive par des dizaines de milliers de citoyens unanimes, réunis pour un évènement sportif planétaire, cela à la face du monde.

Depuis des mois résonnait la même petite chanson qui annonçait de beaux jours pour la macronie. Après les Gilets jaunes, après les retraites, après l’usage fait des institutions de la Ve république, après les 49-3 à répétition, après la violence policière contre les travailleurs en général, les syndicalistes en particulier, après l’inflation imposée aux français, après les choix faits, dans un climat d’union nationale, favorisant l’économie de guerre au détriment des besoins sociaux du pays, après …, « rien ne serait plus possible » entendait-on de toute part, « pour s’opposer à Macron et à ses donneurs d’ordre, les grands patrons » qui s’en mettent plein les poches. Ils auraient le terrain dégagé pour les années à venir. Et les travailleurs, les jeunes, les retraités n’auraient que leurs yeux pour pleurer.

C’est très exactement le contraire que nous indiquent les travées du stade de France. D’une seule voix, le peuple, celui de la France « profonde », réuni autour du ballon oval, a exprimé son rejet de Macron et des siens.

Comme nous pouvions nous y attendre, les médias ont peu rendu compte de cet évènement pourtant marquant. Le peuple rejette une politique, l’injustice, une manière de faire, l’arrogance et le mépris, mais pas un mot ou presque.

Pour le pouvoir rien ne sera plus comme avant. Il pourra durcir ses méthodes, tenter de terroriser, chercher des alliés qui ont aussi de plus en plus de mal à l’aider. De ce qui reste de la gauche à l’union européenne, des résidus de la droite à la "droite de la droite", rien ne pourra venir au secours du régime tellement il est haï et rejeté avec ses représentants.

Dans la foulée du stade de France, le silence pratiquement religieux observé dans le monde politique sur ces rapports entre le peuple et le monarque, et sur les conclusions qui devraient en découler, sont un autre fait marquant.

Le pouvoir, en toute logique démocratique, devrait —aurait dû— prendre l’initiative, en annonçant par exemple un référendum permettant au peuple français de se prononcer sur le maintien ou pas de Macron à la tête de l’état. Mais la démocratie n’a pas de sens en Macronie. L’issue d’un tel référendum ne ferait certes aucun doute, et ceci explique que ce qu’il n’a pas fait hier, le pouvoir ne le fait pas aujourd’hui. Loin de là, on apprend que les conseillers élyséens se creusent la tête pour trouver les moyens permettant à leur patron de se présenter pour un troisième mandat.

Le député macroniste Karl Olive se prononce pour « des lois d’exception » permettant d’interdire dans de telles circonstances les sifflets contre le président de la république. Comme hier les casseroles, ce sont aujourd’hui les cordes vocales qui seraient verbalisées. L’innovation des lèche-bottes est décidément sans limite.

Mais le plus important n’est pas là. Une fois encore c’est "la gauche" qui se distingue. Sur le rejet de Macron, rien ou pas grand chose. La situation exigerait une bataille d’envergure pour la démission, la destitution, le renvoi de Macron et par la même occasion pour qu’un coup d’arrêt soit donné à sa politique. Un appel au peuple pourrait être lancé. Mais les prises de paroles ou les silences des leaders de la gauche qui se sont par ailleurs rendus à l’invitation du monarque dans son raout de rentrée pour lui sauver la mise méritent le détour.

Sandrine Rousseau, comme à son habitude, se distingue. La voilà qui fustige le Haka des « All Blacks ». Elle y voit « une marque de virilisme » propre au rugby, ignorant sans doute qu’il s’agit d’un sport de combat très codifié. Elle ignore aussi que l’équipe féminine des « Blacks », les "Black Ferns », ont également leur propre Haka. Et qu’il s’agit en réalité d’un rituel pratiqué par les Maoris lors de conflits, de manifestations, de protestations, de cérémonies ou de compétitions … Bref, le Haka pour Sandrine Rousseau vaut plus que le rejet du macronisme exprimé par un stade tout entier.

Pour les autres, ce sont les combines pour les élections sénatoriales ou européennes qui semblent primordiales, oubliant que le peuple dans sa majorité refuse la mascarade.

Enfin le quotidien de gauche « Libération » donne le ton, critiquant la séquence d’ouverture de ce mondial, le spectacle retransmis dans le monde entier mettant à l’honneur avec humour notre histoire, l’apparition du béret, de la baguette de pain, du coq français, le port du marcel blanc, la moustache du poilu ou autres caricatures. Pour « Libération », le titre « Allez la Rance », évoque « la carte postale sépia d’une France qui sent la naphtaline ». Cette gauche qui préfère l’inclusif à toutes les sauces jusqu’à l’absurde, le communautarisme destructeur de la Nation, le racialisme, l’obsession du genre, ou autres balivernes qui ne sont que liquidation de notre identité, de nos valeurs, de notre civilisation, cette gauche décidément ne rate pas une occasion pour montrer son véritable visage. Elle a engagé depuis plus de 30 ans la rupture avec les couches populaires, a accéléré dans la dernière période, notamment avec les Gilets jaunes, et met le turbo aujourd’hui avec le rejet du peuple au nom d’une prétendue modernité.

Il faut sauver le système, sauver le régime, sauver le pouvoir. Voilà leur crédo. Bonne chance les gars !

Macron malgré tous les efforts déployés de toute part ne trouvera pas le repos. Voilà la seule conclusion vers quoi tout converge….

Jacques Cotta
Le 15 septembre 2023

Messages

  • Ce qui dérange réellement Libé c’est l’utilisation de l’archétype du prolétaire à la Jean Gabin. Que les gens ordinaires aient une histoire et qu’elle puisse être glorifiée, ne serait-ce que 15 minutes une fois tous les 10 ans est totalement innacceptable pour la gauche.

  • Bonjour Jacques, si je suis tout à fait d’accord avec ton analyse, mais étonné quand même lorsque tu n’évoques pas souvent Mélenchon ? Le fait est que cet "énergumène" (c’est moi qui le qualifie ainsi) , ne voit que son élection que dans le cadre institutionnel ! Un socialiste, donc une fois élu qui fera fi des engagements pris par le programme qu’il sera sensé porté. Traitre un jour traitre toujours. La preuve par Ségolène Royal. On recycle tout ce qui peut l’être pour arriver à ses fins. jusqu’à aujourd’hui Je ne savais pas que le quotidien "de gauche" libération était de gauche, sans guillemet. Faut-Il se se "faire valoir" de gauche pour en être ? Qu’est-ce que cela peut signifier aujourd’hui ? N’en reste pas moins " il faut sauver le système, sauver le régime, sauver le pouvoir. Voilà leur crédo. Bonne chance les gars !
    Macron malgré tous les efforts déployés de toute part ne trouvera pas le repos. Voilà la seule conclusion vers quoi tout converge….
    J’aime la chute.
    Y compris de ce régime.
    SR.SA.

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