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Le Macronisme, du déclin démocratique au pouvoir autocratique

mardi 2 avril 2024, par Jacques COTTA

Les évènements qui se succèdent témoignent du déclin démocratique qui frappe la vie politique et sociale du pays.

Au niveau international, le Président de la république se conduit comme tout autocrate qui possède les pleins pouvoirs. Emmanuel Macron a ainsi annoncé sa volonté d’engager le pays dans la guerre en Ukraine, éventuellement d’envoyer des troupes, de verser des milliards à Zelensky pour aider son effort de guerre, sans que nul n’ait été consulté, ni la représentation nationale, ni surtout le peuple français. Il a engagé le pays dans une spirale folle, sur tous les plans. D’un point de vue sécuritaire d’abord, mais aussi d’un point de vue économique, décrétant, au nom de « l’économie de guerre », que des entreprises pourraient être réquisitionnées pour fabriquer bombes, missiles ou autre drones, permettant à l’Ukraine d’atteindre la Russie en profondeur.

La démocratie, au sens propre du terme, est bafouée par un homme qui utilise tous les artifices que lui accorde la constitution de la 5ème république. Depuis les usages à répétition du fameux article 49-3 permettant au pouvoir de gouverner comme il l’entend contre la volonté du peuple, tout en étant minoritaire, Emmanuel Macron pousse plus loin encore le processus antidémocratique, ne manquant pas de mettre la nation en danger.

Par voie de conséquence, il organise une régression généralisée au nom de « l’effort militaire », de la dette et du fameux déficit qu’il est toujours bon de ressortir pour justifier les tours de vis à répétition. Toujours sans débat dans le pays, les coupes sombres sont organisées, sur conseil de quelques « spécialistes » présentés aujourd’hui comme hier comme des « sachants ». Les « experts » du Covid ont fait des petits, dans tous les domaines.

La démocratie est incompatible avec la politique menée au service du capitalisme financier et de quelques privilégiés. Voilà pourquoi elle est bafouée, niée. Le pouvoir macronien a décidé au nom de « l’équilibre des finances publiques » de s’attaquer gravement à l’éducation et l’école, à la santé et aux hôpitaux, aux services publics en général, et évidemment aux prestations sociales, dont les allocations chômage qui devraient, selon le premier ministre Attal s’exprimant à la télévision, être sérieusement rabotées.

Emmanuel Macron qui est cohérent bafoue la démocratie et en même temps, à la veille des élections européennes, se fait défenseur de la « souveraineté européenne » contre la souveraineté nationale. En réalité, la souveraineté européenne est celle d’une technocratie et de fonctionnaires au service du capital mondialisé, élus et approuvés par personne, alors que la souveraineté nationale est celle du peuple. Ceci explique donc cela.

Mais la démocratie décline par les deux bouts, avec Macron l’autocrate, le pouvoir et ses affidés donc, mais aussi avec ceux qui sont censés représenter une opposition. Car l’opposition n’en n’a globalement que le nom. Sur l’essentiel, les divergences sont gommées. Ceux qui se disent opposés à la guerre n’ont pas manqué de voter les crédits accordés à l’Ukraine par exemple, ou à simplement s’abstenir, et les forces politiques qui ont été niées par l’absence de tout débat public sur les grands choix se précipitent dès que Macron claque du doigt pour avoir des discussions d’alcôve qui ne servent qu’à donner un semblant, un mirage d’échange là où tout a déjà été décidé.

La démocratie est bien la victime, bafouée à tous les niveaux. Les mêmes d’ailleurs qui se disent opposés aux choix politiques du pouvoir se proposent de participer aux élections européennes non pour expliquer qu’il faut quitter l’Union européenne au plus vite, mais pour laisser croire qu’ils pourraient en infléchir une fois élus l’orientation, alors que depuis des années la démonstration du contraire est avérée.

Comment enrayer le déclin démocratique ? Est-ce seulement encore possible ? Seul un sursaut populaire massif dont nul ne peut prévoir l’occasion qui lui permettra de se manifester ni les formes qu’il prendra, pourra sans doute renverser le cours des évènements qui conduit chaque jour un peu plus à un pouvoir autocratique, totalitaire.

Jacques Cotta
Le 2 avril 2024

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