Il y a plusieurs perdants dans les résultats des européennes du 9 juin 2024.
Évidemment, Macron est battu. Un douzième du corps électoral, ce n’est vraiment pas beaucoup quand on dispose de tous les leviers du pouvoir. Le désaveu est cinglant. On y revient.
Deuxième perdant : la « gauche . L’alliance PCF-GRS fait un très mauvais résultat alors qu’elle avait un bon candidat. Le PS caché derrière Glucksmann reste dans le trou. Il a certes récolté les suffrages de quelques déçus du macronisme et des électeurs rebutés par les excès sectaires et le palestinisme de LFI. Mais le PS n’est pas ressuscité pour autant.
Troisième perdant : LFI. Ils sont heureux de leur défaite et y voient le prélude à leur victoire contre le RN. Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre. Leurs 10 % sont simplement le témoignage de leur enfermement entre les centres-villes bobos et banlieues tenues avec l’accord des islamistes, dont ils sont devenus les porte-parole.
Quatrième perdant : les souverainistes, réduits à des résultats à peine anecdotiques. Non seulement ils sont très dispersés, mais le total n’atteint pas 3 %. Évidemment, on a des tas d’explications pour l’échec de Philippot ou d’Asselineau, mais pourquoi la liste sympathique, construite sur un programme clair et raisonnable et dirigée par un très estimable Georges Kuzmanovic atteint-elle à peine 14000 voix au plan national ? On peut évoquer toutes sortes de raisons, mais la principale est que le souverainisme sous toutes ses formes est inaudible en tant que tel et que les Français souverainistes trouvent plus efficaces de voter RN pour « turbuler » le système. Sortir d’UE et de l’euro : la grande majorité des électeurs de Bardella sont « pour ». Leur déception est pour demain.
Cinquième perdant (le moins grave) : nous-mêmes, nous avons cru que « sortir de l’UE » était une perspective unificatrice. Après un départ en fanfare, notre pétition a stagné à 5600 signatures : personne ne s’en est saisi.
La grande question est maintenant de savoir pourquoi nos concitoyens en grand nombre ont voté pour Bardella. Pour partie son programme pouvait rassembler large : les classes moyennes laborieuses, autant que les ouvriers et les jeunes plus que les vieux (qui ont plutôt voté Macron ou Glucksmann). Défendre le pouvoir d’achat mais sans embêter les patrons, surtout les petits patrons qui ne cessent de râler contre les charges, c’est la martingale gagnante. Défendre l’industrie, mais sans sortir de l’UE, c’est une autre des blagues de M. Bardella. Mais on entend défendre l’industrie et le pouvoir d’achat. Et comme personne n’a mieux en face et que les contradictions du programme du RN se retrouvent chez tous les autres, pourquoi ne pas tenter le RN et dire « merde » à tous ces arrogants de bourgeois qui veulent nous dire combien bien penser ? La partie sécurité et immigration du programme du RN tape juste, elle aussi, même si comme sur les autres aspects du programme, ils n’ont pas les moyens de le mettre en œuvre – comment expulser des OQTF quand le pays d’origine n’en veut pas ? Les envoyer au Rwanda, comme le font les Anglais ? Les parachuter au milieu du Sahara pour qu’ils retrouvent les migrants refoulés par l’Algérie ou la Tunisie ?
La question de l’immigration est une vraie question (voir la conférence de Jacques Cotta) et Mme Le Pen exagère, mais pas trop quand elle parle 500000 immigrés supplémentaires chaque année (voir les statistiques sur le site immigration.interieur.gouv.fr (et particulièrement ici). Comme cette immigration est massivement maghrébine et composée d’individus de plus en plus souvent résolument hostiles à notre pays et à ses croyances et mœurs, comme les Frères Musulmans et autres salafistes sont de plus en plus actifs dans les banlieues qu’ils contrôlent – un certain nombre de villes de Seine Saint-Denis ou des Yvelines sont vraiment des territoires perdus par la république et passés aux mains des conquérants – il monte une véritable angoisse chez les Français qui se sentent Français, quelle que soit d’ailleurs leur origine. LFI porte dans cette situation une responsabilité écrasante dans sa volonté d’exacerber les tensions et de « créoliser » le pays en application du programme indigéniste – il y a dans les rangs de LFI des indigénistes patentés.
La sécurité est aussi une question sérieuse et sa corrélation (factuelle) avec la précédente rajoute à l’angoisse. Chaque jeune poignardé, c’est autant de voix pour le RN. Les belles âmes prétendent que tout cela n’est qu’illusion due à l’action perverse des médias – qui pourtant font généralement partie du « camp du bien ». Quand on est confronté de près à la délinquance, on sait bien que le problème est grave, que la drogue est le grand vecteur de la délinquance et du pourrissement de la jeunesse (immigrée ou non). Le laxisme de la justice est une fable quand il s’agit des Gilets Jaunes condamnés sans pitié par nos magistrats, y compris de gauche. Mais quand il s’agit du trafic de drogue, c’est une autre affaire. Il est vrai que les trafiquants sont aussi les fournisseurs de la « came festive » pour soirées bobos.
Et plus encore que toutes ces raisons, la décomposition morale d’une société où l’indécence s’étale partout est en train de provoquer une réaction qui est, en soi, saine mais peut devenir réactionnaire. L’intense propagande « trans », le mépris professé des « hétéros cis » commence a soulever le coeur. Quand on voit un homo « papa GPA » qui s’exprime ainsi : « Toutes les pétasses d’Instagram montrent leur vie avec leurs gosses et leurs maris, je veux qu’un homosexuel qui a fait une GPA puisse faire la même chose » : autrement dit ce trafiquant de chair humaine traite impunément de « pétasses » les mères de famille. Cet homme a été candidat de l’émission « L’amour est dans le pré » et a eu droit à la « une » du Parisien et Gala… Ne parlons pas de l’eurovision ou du prix d’interprétation féminine de Cannes 2024… Tout cela indigne et m’indigne.
La percée du RN et sa victoire programmée les 30 juin et 7 juillet prochains sont donc parfaitement naturelles. Ce qui l’est moins, c’est l’aveuglement des gens de gauche, de ceux qui se réclament de la raison, des lumières et de république laïque. Ce qu’il faudrait faire est connu. Dans La Sociale nous avons maintes fois exposé ce qui est nécessaire. Il est maintenant trop tard. Il faudra faire l’expérience de la crise qui vient pour espérer reconstruire quelque chose de neuf et de propre.
Le 11 juin 2024.