Quelle outrecuidance ! Quel conformisme ! Que dire, quelle naïveté ! A la seule lecture du titre de ce dernier éditorial de l’année, les qualificatifs pourraient ne pas manquer. Comment donc souhaiter une année 2021 pleine de bonheur et de santé alors que rien ne permet de telles prédictions sur les ruines de 2020. Tout, au contraire, annonce le pire.

Emmanuel Macron et son gouvernement se sont engagés dans un durcissement sans précédent des mesures politiques et des moyens mis en oeuvre pour les imposer.
Manifestations interdites, puis tolérées, mais toujours violemment matraquées, gazés, nassées… Fichages multipliés, élargis, généralisés des citoyens en fonction de leurs opinions politiques, de leurs orientations religieuses ou sexuelles… Le pouvoir a engagé une marche en avant totalitaire dans le but de poursuivre et d’accélérer sa politique au service du capital financier. A ses yeux, 2021 devra permettre la poursuite du démantèlement de notre bien commun, l’hôpital, l’école, EDF, la SNCF, la RATP et autres institutions nécessaires à la vie de la Nation, la poursuite des milliards déversés aux multinationales pour organiser les liquidations essentielles aux intérêts et aux dividendes de leurs actionnaires. 2021 dans la foulée de l’année qui s’achève verra l’instrumentalisation du COVID pour organiser dans la foulée de la volonté exprimée à Davos notamment « la remise à zéro du capitalisme mondial » Voir ici

Alors, parler de « meilleurs voeux » comme si de rien n’était ?

Justement, nos voeux sont adaptés à la situation. Il s’agit des voeux de "Résistance" dont nous savons qu’ils se réaliseront dans les mois qui viennent. Nul ne peut dire quand, nul ne peut affirmer à quelle occasion, mais les lois de la lutte des classes sont aussi immuables que le sont les classes sociales elles-mêmes, leurs intérêts et les contradictions qui font de l’affrontement une issue inéluctable. Le bilan du gouvernement d’Emmanuel Macron et son programme pour les mois à venir suscitent la résistance sociale, la résistance de classe, la résistance à l’oppression, à la corruption, à la répression, la résistance, tout simplement : « Youpi, 2020 c’est fini », les français veulent pouvoir vivre, tout simplement. Voir ici

La résistance est inscrite dans la société, dans son organisation, dans les rapports sociaux. La résistance que le pouvoir aimerait mater au moyen des mesures dignes de tout état totalitaire appelle l’offensive. Mais cela nous échappe. Il faut pour l’offensive une volonté clairement exprimée, déterminée, entrainante. Aucun parti politique aujourd’hui n’y est apparemment prêt. L’exemple du Covid est accablant : il suffit que les mesures critiquées du bout des lèvres hier soit aujourd’hui présentées par un « comité de défense » en lieu et place du gouvernement pour qu’elles ne suscitent pratiquement aucune réprobation publique.

Dans les mois qui viennent, la vie, la vraie vie, que le pouvoir voudrait faire oublier, reprendra le dessus. Les centaines de milliers de licenciements, les secteurs durablement saccagés, la misère développée, l’afflux vers les aides sociales ou la débrouille individuelle, voilà ce qui s’annonce, voilà la vérité de l’année 2021, voilà le ferment de la résistance nécessaire qui constitue l’essentiel de nos voeux.

Nous vous souhaitons, nous nous souhaitons une excellente année 2021 !

Jacques Cotta
le 31 décembre 2020