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Honte à lui ! Honte à eux !

lundi 13 mai 2024, par Denis COLLIN

Honte à lui ! Honte à eux !

Emmanuel Macron ne manque aucune occasion d’exposer clairement sa volonté d’en finir avec la France. Seuls ceux qui ont des yeux pour ne pas voir ne le voient pas. Ainsi, il va répétant que la France est prête à partager son arme nucléaire et son siège aux Nations Unies avec l’UE. Gestes qui ne peuvent rien signifier d’autre que l’abandon total de la souveraineté française au profit d’une « souveraineté européenne » qui n’est rien d’autre que la souveraineté des compagnies transnationales américaines au premier chef et donc Mme von der Layen est l’incarnation parfaite. Suivi par la majorité du parlement (mais oui !), il a donné son aval à la réforme des « institutions » européennes, avec fin du veto des nations et élargissement à 35 membres.

Avec la venue en France du chef chinois Xi Jinping, il fait un nouveau pas en avant en invitant à ses rencontres avec Xi Jinping Mme von der Layen. Comme un petit enfant qui ne peut rien faire sans sa marâtre. Que faisait-elle là ? A-t-elle quoi que ce soit à dire dans la conduite des affaires de notre pays et dans celle de notre diplomatie ? Mais une fois de plus, Macron a signifié aux Français : vous n’êtes plus un peuple souverain. Vous ne pouvez plus bouger dans demander l’autorisation à la Kayserin !

Cette chute de notre pays, on ne peut l’imputer à un seul homme, le méchant Macron. Il faut remonter en arrière. Les trois derniers présidents ont été de catastrophes absolues. Sarkozy a remis la France dans le commandement intégré de l’OTAN et, en toutes choses, s’est fait le petit caniche des Américains. C’est lui qui a fait avaliser, avec l’aide des socialistes (sic) le TCE que le peuple avait rejeté par la voie référendaire. Il s’est illustré, avec cette idole de la gauche que fut Obama, dans la sinistre opération de destruction de l’État libyen. Hollande (voir le livre de Jacques Cotta, L’imposteur) s’est mis dans les pas de son prédécesseur et a entamé la destruction du Code du travail (« loi travail », concoctée par El Khomry… et Macron). Et c’est lui qui a propulsé Macron. Macron n’a donc aucune originalité, il poursuit seulement avec entêtement sur les traces de ses prédécesseurs. Il a simplement un peu plus, un sens de la trahison plus développé. Dans un livre bien documenté, intitulé Le traître et le néant, Gérard Davet et Fabrice Lhomme avaient démonté, documents et faits à l’appui, ce trait essentiel de son caractère.

Mais Macron n’est qu’un porte-parole, un bavard qui tente d’occuper le terrain par diverses singeries. Derrière lui, on trouve, non pas deux cents familles, mais la classe dominante et les fractions dominées de la classe dominante. Il y a les ultra-riches, les représentants de la classe capitaliste transnationale, ses amis de Blackrock, le gratin des euroïnomanes, mais aussi une large partie de la classe moyenne supérieure, celle qui vit, plutôt bien, du démantèlement du pays et offre ses services, idéologiques et pratiques sans barguigner. Une bonne partie de la haute fonction publique et parfois de la moins haute, un large spectre représentatif du monde des médias et des cultureux subventionnés, les cadres supérieurs du secteur privé, grassement rémunérés et qui trouvent que « jusqu’ici tout va bien ». Cela fait, avec les familles, quelques millions d’individus, d’électeurs, et surtout de gens qui monopolisent la parole publique et ont ainsi une influence et une capacité de nuire qui va bien au-delà de leur seul poids électoral.

L’opération « grande braderie » du pays bénéficie aussi du soutien de la plus grande partie de la classe politique. D’abord le bloc PS-macronistes-LR qui ne lui fait pas défaut sur l’essentiel. Mais aussi le RN qui est installé dans la place d’opposition de Sa Majesté et se prépare à faire du Meloni si d’aventure il parvenait au pouvoir, c’est-à-dire respecter l’engagement dans l’OTAN et les traités européens. De l’autre côté, LFI errant derrière un chef gravement atteint et tenté de faire du Trump de gauche et des islamistes qui ont pris les commandes de ce bateau ivre, se prépare à la désagrégation finale. En fait, toutes les forces politiques, chacune à sa place, maintiennent au pouvoir Macron, en dépit de son impopularité croissante et de l’évidence de la catastrophe à laquelle il nous conduit.

On regarde avec sympathie la tentative de la liste « Nous, le peuple », conduite par Georges Kuzmanovic. Mais le cadre des élections européennes dont les électeurs se désintéressent à juste titre ne semble pas très favorable à l’émergence d’une nouvelle force politique. La pétition « Sortons de l’UE » qui a recueilli plus de 5000 signatures en quelques jours, n’a malheureusement pas trouvé de relais politique ou médiatique. La pétition exigeant un référendum en cas d’augmentation des pouvoirs de l’UE et d’élargissement, pourtant portée des députés, anciens députés, sénateurs, anciens sénateurs, anciens ministres et des intellectuels dont certains ont une large renommée, atteint péniblement les 1340 signatures. Tout cela traduit une état de léthargie politique de notre pays. Macron mise là-dessus aussi.

Que pouvons-nous faire ? Ce que nous devons. C’est-à-dire continuer de dire ce qui est, apporter des éléments de réflexion et des arguments pour tous ceux qui s’interrogent. Faire ce qui dépend nous, c’est déjà bien.

Denis COLLIN — le 13 mai 2024