Accueil > Actualité > Notre-Dame, ou les tentatives grossières d’utiliser les cendres encore (...)

Notre-Dame, ou les tentatives grossières d’utiliser les cendres encore chaudes...

mardi 16 avril 2019, par Jacques COTTA

L’Incendie de Notre Dame a été ressenti à juste titre comme un drame architectural, culturel, historique. Mais le plus intéressant dans la compassion générale est sans doute l’interprétation donnée par les commentateurs qui depuis des semaines nous promettaient le succès du grand blabla macronien et qui ont dû dans un premier temps expliquer le report de l’intervention télévisée du chef de l’état pour raison de déplacement sur le parvis de la cathédrale, avant de préciser que l’intervention macronienne avait été enregistrée dans l’après midi et donc que le bateleur pouvait tout compte fait se trouver à la fois dans le poste et devant les flammes, pour enfin souligner la réalité d’un homme ému devant l’ampleur du désastre et sa volonté de communier avec les français.

Communier, nous y sommes. A croire que pour tout ce beau monde les appels à Victor Hugo, aux bâtisseurs, à l’histoire n’étaient que de circonstance. Car déjà est évoquée la grande tentative de sceller sur les cendres de la cathédrale une opération d’union nationale aussi déplacée que ridicule. Car Notre Dame n’a rien à voir avec ce qui depuis des mois agite le peuple français.

Pourtant on veut nous conditionner.

 « Au nom de la solidarité, Chaque français devrait payer » pour reconstruire nous dit l’un.
 « Il s’agit de la Jérusalem Céleste » justifie l’autre, « celle du monde qui dans l’au-delà permettra aux hommes qui ont du mal à vivre ensemble ici de se retrouver et de s’aimer ».
 « Le prochain débat portera sur les matériaux qui seront utilisés » intervient un troisième, en appelant presque au RIC pour l’occasion, afin que « tous les français choisissent »…
 « La famille Arnault donne 200 millions pour la reconstruction » s’extasie un quatrième avant de mettre en garde contre les fausses polémiques lancées par ceux qui lui reprocheront « de ne pas donner un peu sur d’autres sujets »…

On voit bien ce qui derrière une émotion parfois réelle, parfois uniquement feinte, le pouvoir et ses affidés visent alors que les braises de Notre Dame sont encore chaudes. Un samedi chassant l’autre, les GJ sont toujours là avec leurs obsédantes revendications, le pouvoir d’achat, la situation sociale, la réalité démocratique… Et Macron le chef du grand Blabla ne sait en réalité comment en sortir… Si Notre Dame pouvait aider.