La situation qui se déroule en Israël et dans la bande de Gaza prend un tour inédit. Les affrontements qui jusque là avaient pour cadre les territoires occupés se sont transportés au sein même de l’état d’Israel. Les israéliens juifs et les israéliens arabes s’opposent avec la plus grande violence. Les scènes de lynchage filmées en direct et diffusées à la télévision israélienne se succèdent. Ce qui est en train de se dessiner ressemble à un début de guerre civile particulièrement sanglante. Le caractère religieux entre juifs et arabes est mis en avant pour brouiller les cartes, interdire une bonne compréhension de la réalité et tenter de trouver une issue sociale et politique.
De son côté Benjamin Netanyahu, à la tête de l’état d’Israël, dit condamner les violences dont sont victimes les arabes lynchés par des militants israéliens d’extrême droite alors que sa politique est au point de départ de cette situation inédite. Ce sont en effet une série d’expropriations d’arabes au sein de Jérusalem qui a mis le feu aux poudres, entrainant le début des affrontements sur l’esplanades des mosquées. C’est la logique d’expansion que mène le gouvernement israélien qui franchit un pas et produit la réaction massive d’une population arabe qui au sein d’Israel est brimée et dans les territoires est affamée, sans perspective d’avenir.
De l’autre coté la direction du Hamas est incapable de répondre aux besoins quotidiens de la population palestinienne. Dans l’envoi des roquettes et l’escalade, elle trouve un bon dérivatif, comme le président israélien qui dans la riposte militaire voit le moyen de faire momentanément oublier qu’il y a encore peu, il était poursuivi par les tribunaux israéliens pour faits de corruption notamment. Hamas et Netanyahu sont sur une ligne commune dont pâtissent israéliens et toutes origines et arabes des territoires occupés.
Au même titre qu’il est absurde de voir taxer toute critique de la politique israélienne d’antisémitisme, il est intolérable dans les manifestations de soutien au peuple palestinien de voir désigner les juifs en général comme responsables de la situation alors que nombreux sont ceux qui en israël s’opposent à la politique réactionnaire et colonialiste de Netanyahu qui porte la responsabilité de la situation.
La difficulté d’une solution politique se heurte à un double écueil.
- Premier écueil : la volonté de la direction israélienne de maintenir sa politique de colonisation avec les conséquences que l’on connait : minorité arabe victime de discrimination, notamment à l’emploi, confiscation des terres notamment des municipalités arabes, discriminations liées à l’habitation, exclusion de la population arabe israélienne de services de l’Etat, etc…
- Deuxième écueil : l’incapacité de l’autorité palestinienne ultra corrompue, dont les membres les plus capables ont été soit assassinés, soit emprisonnés, soit ont pris la route de l’exode, d’offrir une perpective politique au peuple palestinien. Dans cette situation, le champs libre est laissé au Hamas, mouvement islamiste lié à l’Iran, avec les conséquences qui éclatent au grand jour.
La situation actuelle illustre l’échec des tentatives passées d’instaurer une constituante israélo palestinienne permettant aux peuples de vivre et de construire ensemble. Aujourd’hui, cette perspective se trouve supplantée par la nécessité de rassembler les israéliens et les arabes sur leurs intérêts sociaux et économiques communs qui dépassent la question confessionnelle.
En attendant l’évolution des discussions qui se dérouleront dans l’enceinte de l’ONU, la solution à la situation d’urgence actuelle exige des réponses immédiates sur les questions les plus urgentes :
- L’arrêt immédiat de toute expropriation, de toute vision expansionniste du gouvernement israélien au détriment des populations arabes.
- L’arrêt immédiat de toute vision expansionniste de l’état d’Israel, de colonisation, et d’installation de colons donc sur les terres habités par des palestiniens.
- La restitution des territoires, terres et habitations aux palestiniens qui ont été expropriés de leurs biens ;
- La levée de l’embargo qui frappe les territoires palestiniens.
C’est dans ce sens, en réaffirmant le droit à la création d’un état palestinien et en même temps le droit à l’existence de l’état d’israël, reconnaissant les mêmes droits à ses différentes composantes, qu’une solution pourra être dégagée. Cela passe par le combat victorieux contre les pouvoirs corrompus qui s’exercent aujourd’hui en Israel et dans la bande de Gaza, contre les pouvoirs de Netanyahu et du Hamas.
Au sein d’Israel, des forces existent qui portent ces aspirations.
Dans les territoires occupés, l’émergence d’une direction politique formée, honnête et volontaire est une nécessité pour remplir le vide que le Hamas comble au détriment de l’intérêt des palestiniens.
L’ensemble des éléments qui se dégagent doivent être encouragés et aidés pour aller dans la voie d’un règlement politique qui respecte l’intérêt des différents peuples en présence.
Messages
1. A propos de la situation israélienne, 17 mai 2021, 12:49, par Jean Paul B.
Vidéo de l’INA d’une conférence de presse de De Gaulle analysant la situation au Moyen-Orient en 1967.
Sa réflexion n’a pas pris une ride !
Tu m’étonnes !!!
https://www.youtube.com/watch?v=rZyjjVQUG5k
2. A propos de la situation israélienne, 18 mai 2021, 21:32, par Duplaissy
@Jean Paul B
Bonsoir.
Sauf que du temps de De Gaulle, on était une Nation souveraine, on pouvait donc se permettre d’être non-alignés.
Merci à Chirac/Sarko/Hollandréou, de nous avoir ligotés dans le commandement de l’OTAN, et merci à Mitterrand et aux "Maastrichtiens" de nous avoir enfermés dans la geôle U€.
On nzme peut pas comparer des situations qui ne sont absolument pas comparables.
3. A propos de la situation israélienne, 20 mai 2021, 15:29, par Jean Paul B ;
@Duplaissy
Bien entendu pour moi le seul nom de De Gaulle est toujours synonyme de Souveraineté !
Par contre je rappelle que le Peuple, s’il le souhaite, peut toujours décider à chaque élection nationale (législatives, présidentielle) d’aider à recouvrer la Souveraineté Nationale en évitant soigneusement de choisir les bulletins portant les noms des candidats ou des partis qui n’envisagent pas de quitter l’UE.
C’est vrai que cela peut prendre du temps, mais il n’y a pas d’autre moyen en démocratie !